Après Djeddaï à Boghni et à Ouacifs, c'est le premier secrétaire de ce parti qui a été l'hôte de la ville des Genêts. Il a ainsi animé une conférence-débat jeudi. Le lendemain, une collation a réuni les «militants» au siège de la section locale. Le FFS semble être passé la vitesse supérieure. Après les diverses rencontres avec les militants, c'est au tour des conférences-débats. Le vieux parti d'opposition a tenu ainsi à fêter à sa manière le 38e anniversaire de sa fondation. Le 28 septembre 1963, Hocine Aït Ahmed, l'un des fondateurs du FLN, faisait un clash avec le régime de Ben Bella. Fidèle à sa tradition, le parti «Niniste» a tenu à descendre vers le peuple en ce jour d'anniversaire. Aussi conférences, meetings et écoute citoyenne ont alterné, ces jours derniers, avec des expositions photos et autres rencontres. Jeudi dernier, le premier secrétaire de ce parti a animé une conférence-débats au théâtre municipal Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, et ce, devant une assistance nombreuse dont le P/APC de la ville le Dr Taleb, le P/APW, M.Mohand Sarni, et le 1er secrétaire de la Fédération de Tizi Ouzou M.Nacer Abib et plusieurs autres cadres de cette formation politique. Intervenant en premier, M.Nacer Abib a rappelé que la rencontre se déroule à l'occasion du 38e anniversaire du FFS. Et de faire le parallèle entre la situation prévalant en 1963 et celle d'aujourd'hui. Pour lui, «rien n'a changé, c'est finalement le même système qui est à la barre!». Prenant la parole, M.Ali Kerboua devait faire une rétrospective des luttes du parti en relevant ainsi que «le FFS est la seule cible réelle du pouvoir. Aussi, nous pensons que le combat est le même depuis l'indépendance». Puis de s'écrier à l'adresse des citoyens, notamment du mouvement né du printemps noir: «Ne nous trompons pas de cible!» Il condamne vigoureusement l'acte subi par la JSK, laquelle, dira-t-il «est une fierté nationale!» M.Kerboua voit en cet acte «la main du pouvoir qui excelle dans l'agression de la mémoire du peuple. C'est un acte ignoble, tout aussi exécrable et condamnable que celui de Béjaïa...» (allusion aux incidents ayant marqué une rencontre sportive dans la capitale des Hammadites). Il continue en clouant au pilori les acteurs qui ne sont selon lui, que «les instruments du pouvoir...». Le conférencier désigne ensuite le terme «ârch» et trouve que «ceux qui l'emploient cherchent à ghettoïser le mouvement citoyen qui est, en fait, une dissidence citoyenne pacifique pour la démocratie...». M.Kerboua revient ensuite longuement sur ce qu'il nomme, «les impasses du pouvoir», en citant «le manque de légitimité, les problèmes socio-économiques et aussi sécuritaires et politiques». Il affirme que «le pouvoir arrive à dépasser les impasses en usant de violence». Il qualifie ainsi les événements vécus par la région d'«une tentative de régler des problèmes», mais cela a échappé au pouvoir. Le plan économique spécial n'est pas non plus ménagé. Kerboua l'assimile à «un partage de la rente». Il fera des mots avec ce qu'il appelle «l'Algérie s'étiole» ou encore «la misère de la jeunesse, réduite à ne rêver que du visa et d'el-harba!» Pour lui, «la crise est politique et la solution ne peut être que politique!» Et d'insister sur cette volonté du pouvoir qui, à le suivre, «fait tout pour dire que les partis politiques ont failli, une façon d'arriver progressivement à leur dissolution. Que l'on nous laisse faire de la politique! Qu'on lève l'Etat d'urgence et que l'on rende donc la parole aux citoyens!» . Il écorche au passage ce qu'il appelle «la politique des armes». Nous préférons, quant à nous, l'arme de la politique. Et d'évoquer le mémorandum «remis et au chef de l'Etat et à tous ceux qui comptent. C'est une proposition de sortie de crise, quant aux autres propositions venues d'ailleurs, leur objectif c'est de noyer le mémorandum...». M.Kerboua n'oublie pas d'appeler à la tenue d'«une constituante, seule façon de rendre le peuple maître de son destin...». S'adressant au mouvement citoyen, le premier secrétaire du FFS dira: «La mobilisation citoyenne extraordinaire risque de s'essouffler... Il ne faut pas s'enfermer dans une plate-forme de revendications dont certaines sont dépassées, il est temps de passer aux revendications politiques. Le but doit être le construction d'un Etat de droit, mais surtout, que tout le monde sache que l'on ne veut pas d'un terrorisme intellectuel...». Le lendemain, vendredi, la section locale du FFS a organisé une rencontre-collation. Nombreux élus de ce parti, tant nationaux que locaux, étaient présents. Lors des allocutions, dont celle de M.Bouhadef, une rétrospective du «combat du FFS qui s'inscrit dans la continuité du 1er Novembre 1954» a été retracée. Deux gerbes de fleurs, l'une au Carré des martyrs et l'autre devant la stèle érigée à la mémoire des martyrs de 1963 ont été, par la suite, déposées par l'assistance nombreuse.