Depuis quelque temps, ce parti bat la campagne pour porter ses idées aux fins fonds de la Kablylie. Le premier secrétaire national du FFS bat la campagne. Après ses récentes sorties aussi bien à Béjaïa, Bouira, Boumerdès qu'à Alger et un meeting à Tizi Ouzou, le Dr Ahmed Djeddaï était mercredi à Bouzeguène et, jeudi, à Aïn El-Hammam. L'homme est un tribu, aussi ses rencontres avec la population ont toujours attiré les foules. C'était le cas à Bouzeguène où il avait dressé un sévère réquisitoire contre le pouvoir. Après avoir rendu un hommage appuyé à la jeunesse de Kabylie, qui «a donné une leçon aux Algériens», le premier secrétaire national du FFS devait souligner: «La Kabylie n'est pas l'unique région à s'être soulevée, 40 autres wilayas ont connu la fièvre!» Le Dr Djeddaï analyse les faits: «La jeunesse ne s'est pas seulement soulevée pour tamazight, mais aussi contre la hogra et pour recouvrer tous ses droits!» L'orateur, qui est tombé à bras raccourcis sur le pouvoir, note: «Le pouvoir, qui se nourrit de violence, veut pousser la jeunesse à prendre les armes, pour gagner 10 autres années!» Qualifié de «politiquement faible, sans ancrage social ni base populaire», le pouvoir est vu par le conférencier comme «un groupe de généraux responsables de la situation actuelle et des assassinats». Le Dr Djeddaï s'écrie à ce propos: «Ils se croient éternels, mais la vague juvénile arrive et la lame de fond les emportera tôt ou tard !» A propos du chef de l'Etat, le conférencier dira: «Pourquoi n'a-t-il pas présenté, en sa qualité de premier responsable du pays, des excuses à la famille du jeune lycéen Guermah Massinissa, assassiné dans une brigade de la gendarmerie? Et surtout, ne pas avoir sanctionné les auteurs de ce crime?» Evoquant les élections que son parti rejette en gros et dans le détail, le Dr Djeddaï met en garde les décideurs: «Vous serez les seuls responsables de ce qui pourrait arriver le 30 mai!» Et aux candidats, il lance un défi: «Venez donc mener campagne en Kabylie!» Le lendemain, c'est Aïn El-Hammam qui accueille le premier secrétaire du FFS. Là aussi, la foule était au rendez-vous, la grande place de la ville où se déroule le meeting était noire de monde. Entouré du président de l'APW de Tizi Ouzou, Ali Belkhir et du premier secrétaire fédéral, M. Nacer Abib, le Dr Djeddaï a réitéré les mots d'ordre de son parti, en appelant au rejet actif des élections. Il a ensuite fait part du soutien du FFS aux détenus en grève de la faim et déploré la tragédie de Serkadji. Pour lui, «Ouyahia est l'unique responsable et à ce titre, il doit démissionner». Et le premier secrétaire du FFS d'annoncer ensuite qu'un meeting des «quatre» (Hocine Aït Ahmed, représenté par Djeddaï Ali Yahia Abdenour, l'ancien général, Rachid Benyellès et le Dr Ahmed Taleb) aura bientôt lieu à Tizi Ouzou. Pour sa part, M.Nacer Abib, premier secrétaire fédéral, accrochera quelque peu le RCD en disant: «Ces gens-là, étaient encore au pouvoir, lors des assassinats en Kabylie, ils doivent rendre des comptes à la population!». Comme, ajoute M.Abib, ils disent connaître ceux qui ont donné des ordres en ce sens, «qu'ils les citent!» Et le président de l'APW, M.Ali Belkhir de brosser un tableau du développement local et de tirer la sonnette d'alarme à propos de l'Oued-Sebaou. Hier, c'était à Boghni de recevoir MM.Chaffaâ Bouaïche, le secrétaire national à l'information et Lakhdar Amokrane en charge de la formation au FFS, accompagnés du président de l'APW, Ali Belkhir et de Ahmed Aït Ahmed, membre du Conseil de la nation. Dans la salle de cinéma Le Djurdjura, les conférenciers ont, tour à tour, appelé au rejet des élections et à leur empêchement. M.Bouaïche devait également rendre hommage à la jeunesse: «Les jeunes qui ont péri à Serkadji n'étaient pas à leur place en prison!» Enfin, les conférenciers devaient affirmer que «le pouvoir est partant d'une façon ou d'une autre».