Le MSP a réuni, mardi dernier, la Commission nationale de soutien à l'Irak et demandé aux autorités du pays de permettre aux citoyens de manifester leur soutien comme cela s'est fait dans toutes les capitales occidentales, rappelle-t-on. Le mouvement El-Islah a, de son côté, organisé une manifestation de soutien, jeudi dernier, à Ain Oussera. Il regroupe aujourd'hui ses militants à l'hôtel Safir pour annoncer une série de manifestations dans différentes villes du pays. Le Parti des travailleurs suggère une concertation entre les partis politiques représentés à l'APN en vue d'organiser une marche de soutien à l'Irak. Cette initiative coïncide avec celle de Hocine Aït Ahmed du FFS, qui appelle à une position commune de l'Internationale socialiste «contre la guerre en Irak et pour une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient». La dernière déclaration, datant d'hier, vient de l'Alliance nationale républicaine (ANR) de Rédha Malek qui rappelle que le rôle joué par l'Irak pendant la guerre de libération «nous interdit aujourd'hui de garder le silence alors que les bruits de bottes s'intensifient aux frontières de l'Irak». Toutes ces initiatives expriment une préoccupation unanime de la société algérienne, dont les partis sont les porte-voix. Elles interviennent après des manifestations grandioses dans les capitales occidentales et dont la plus importante a eu lieu à Washington où se décide la paix ou la guerre. Il faudra rappeler qu'en 1991, les premières et les plus importantes manifestations ont commencé à Alger. Elles ont drainé une grande de foule et provoqué un effet d'entraînement dans d'autres pays arabes dont certains faisaient partie de la coalition. Cette fois-ci, la rue algérienne n'a pas bougé. Selon les militants du MSP, une demande de manifestation avait été déposée, mais avait été refusée par les autorités. D'où l'idée du PT de recourir aux groupes parlementaires afin de manifester avec une décision commune, qui contraindra les autorités à céder. Comme il serait utile de rappeler que les manifestations à Alger, ont commencé avec les bombardements de Bagdad. Les gens sont sortis spontanément dans les rues et ont exprimé leur refus de la guerre inégale de trente puissances contre un seul pays du tiers-monde. Mais les données ne sont plus les mêmes. Cette fois-ci, l'Irak n'a pas envahi le Koweït. Les Etats-Unis veulent mener une guerre préventive parce que les événements du 11 septembre ont eu lieu. L'argument avancé se simplifie à la crainte de voir les armes de destruction massive que détiendrait l'Irak, tomber entre les mains des terroristes. Le front adverse est en train de s'élargir. C'est ce qui semble encourager la classe politique locale à prendre des initiatives.