Près de 117 interventions étaient inscrites hier matin, au bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'occasion d'un débat général sur l'occupation américano-britannique de l'Irak. Au fil des interventions des députés à raison de cinq minutes chacune, deux grandes tendances se dessinaient. La première, véhiculée par les élus du MSP, El-Islah et du PT, s'articulait autour de la nécessaire clarification de la position de l'Algérie vis-à-vis de cette agression. L'autre tendance, celle de l'appui au gouvernement algérien en lui suggérant des pistes à explorer pour affermir et affirmer son opposition à cette guerre. Parmi les interventions qui se sont éloignées du verbiage gargarisant qui caractérise les débats à l'APN, on retiendra celle d'un député du PT, qui a développé, dans la matinée d'hier, la thèse de l'enjeu pétrolier dans l'agression contre l'Irak. Il a comparé les positions de l'Algérie en 1973 et en 1991 à celle d'aujourd'hui, pour dire que notre pays a reculé par rapport aux précédentes guerres. Dans l'après-midi d'hier, on retiendra deux interventions diamétralement opposées du FLN et du MSP. Pour M.Bougataïa, du parti majoritaire, l'intervention du représentant permanent de l'Algérie a l'ONU, au niveau du Conseil de sécurité demandant «le retrait immédiat des forces américano-britanniques de l'Irak est très satisfaisant». Quant à Ahmed Dane du MSP, il a demandé le vote d'un budget de soutien à la résistance irakienne. Il a demandé également à l'ANP de décréter «un véritable état d'urgence» contre les menaces venant de la guerre contre l'Irak et préconisé que le ministre de l'Energie arrête de pomper le pétrole au lieu d'augmenter la production comme le voudraient les USA. Appréhendant l'empêchement de la marche prévue aujourd'hui à Alger, l'élu du MSP interpellera le ministre de l'Intérieur pour organiser des campagnes de sensibilisation sur les préoccupations de la population «au lieu de réprimer les marches dans la capitale». Pour rappel, M.Yazid Zerhouni a déclaré samedi dernier à Ghardaïa que les marches sont interdites à Alger en raison de risques sérieux de débordements. Enfin, le président a appelé, dans son allocution de clôture de cette séance de débat, distribuée à la presse, à la convocation d'une réunion extraordinaire de l'Union parlementaire arabe pour discuter de la situation en Irak et de ses retombées régionales et planétaires. Ce congrès, qui devrait avoir lieu à Alger, selon des députés approchés par nos soins, permettrait d'affermir la position des élus arabes, plus proches de leur population et de sortir certains pays de la compromission dans laquelle se trouvent leurs dirigeants.