La classe politique algérienne a réagi, jeudi dernier, aux frappes américano-britanniques contre l'Irak. Le FLN a rendu public jeudi un communiqué dans lequel il «condamne sans réserves les frappes contre l'Irak qui ont été menées par les USA sans légitimité internationale». Dans sa missive, le FLN a réitéré son «soutien au peuple irakien» et a appelé à la «cessation immédiate des hostilités». Dans la foulée, le parti de Benflis s'est adressé à toutes les mouhafadhas du parti, à l'échelle nationale, pour leur demander d'«organiser des manifestions de solidarité avec le peuple irakien». Le MSP de Mahfoud Nahnah a organisé, de son côté, jeudi après-midi, un rassemblement et une marche de solidarité avec l'Irak et ce, avant d'initier une marche en direction de l'ambassade des USA à la Colonne Voirol, à Alger. Les marcheurs ont réussi à atteindre le siège de la présidence de la République, à El-Mouradia. Ils ont bloqué la route pendant une heure et demie avant leur dispersion par les forces de l'ordre à hauteur du siège du ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué rendu public, le MSP a «stigmatisé la position officielle du gouvernement algérien qui n'a pas été à la hauteur des valeurs historiques de l'Algérie». Le MSP «dénonce, par ailleurs, les parties arabes qui facilitent l'agression contre l'Irak» et demande aux grandes puissances à réunir le Conseil de sécurité de l'ONU pour stopper la guerre US contre l'Irak. Le Mouvement El-Islah de Abdallah Djaballah a qualifié l'agression américaine contre l'Irak, jeudi matin, de «comportement animal», dans un communiqué rendu public. A travers cet acte d'agression, poursuit le communiqué signé du président du mouvement, «l'Amérique apporte la preuve qu'elle est l'Etat terroriste le plus grand du monde». En agissant ainsi, lit-on encore dans le document, «les USA veulent imposer leur hégémonie au monde, sécuriser l'Etat sioniste, maîtriser les sources d'énergie et se prévaloir de la force de dissuasion unique au monde». El-Islah «dénonce l'agression sauvage, appelle à la solidarité agissante avec l'Irak et préconise aux dirigeants arabes qui ont failli à leurs obligations légales de laisser les peuples accomplir leur devoir envers le peuple irakien par des dons d'argent, de sang, et de matériel médical». Le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune a organisé, dans l'après-midi de jeudi dernier, un sit-in à la place du 1er-Mai, à Alger, en solidarité avec l'Irak. Des centaines de personnes ont exprimé leur refus de la guerre livrée au peuple irakien. Un point de presse sera organisé ce matin par la porte-parole du PT en son siège. Du côté des organisations non gouvernementales, la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) de Me Ali Yahia Abdenour, a affirmé «clairement son opposition à la guerre» contre l'Irak. Dans un communiqué daté d'hier et signé par son président, la Laddh a considéré que «l'usage préventif et unilatéral, sans couverture de l'ONU, de la force militaire est une violation du droit international» et a souligné que «la crainte d'un affrontement entre les Etats-Unis et les pays musulmans, surtout leurs peuples, n'a jamais été aussi manifeste». De son côté, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a «dénoncé» dans un communiqué rendu public hier «l'attitude belliqueuse des USA et de leurs alliés qui ont décidé unilatéralement du massacre des Irakiens», ajoutant que «loin de faire taire le terrorisme, ils (les USA et leurs alliés, Ndlr) ne feront que lui donner plus de motifs de s'épanouir dans un monde arabe privé de libertés et par là même, d'actions pacifiques». Le RAJ dénonce dans la foulée «le mutisme des autorités algériennes» et appelle à «continuer à nous mobiliser contre ce massacre».