la population s'est retrouvée, du jour au lendemain, privée de moyens de locomotion. Un rassemblement des transporteurs desservant la région de Koléa a été tenu, hier, devant le ministère des Transports afin de contester la décision du P-APC de Koléa qui consiste en la déviation vers une autre région appelée Magta-Kheira. Cette mesure qualifiée d'«arbitraire» a suscité l'ire des transporteurs de 27 bus qui, en guise de contestation, ont opté pour un arrêt de travail. Cette grève, nous explique M.Nouredine Debbouche, membre du syndicat des transporteurs de Koléa, Blida et Zéralda, dure depuis déjà 21 jours mais cela n'a aucunement fait réagir les pouvoirs concernés. «Le P-APC de Koléa nous a refusé l'accès par cette ville et nous a déviés vers un lieu perdu», s'insurge M.Debbouche. Ce qui reste inexplicable, selon notre interlocuteur, est que cette décision contrarie le décret ministériel qui inclut Koléa dans la ligne de ces transporteurs. «Cet axe a été cédé par un décret ministériel», insiste-t-il. «Peut-on, donc, s'opposer à un décret ministériel», se demande notre interlocuteur. Cette question est restée en suspens vu qu'aucune action n'a été prise par la tutelle. Déçu, ce militant au sein du syndicat des transporteurs nous lance: «60 familles ont été pénalisées par cette décision qui n'est même pas fondée.» Ce ne sont pas seulement les familles des transporteurs et receveurs qui ont été sanctionnées, car même la population de ces régions s'est trouvée, du jour au lendemain, privée de transports. «Pour arriver à la destination voulue les gens sont contraints d'utiliser d'autres moyens de locomotion notamment des taxis», explique M.Debbouche. «Les moins nantis, ajoute-t-il, doivent changer à deux ou trois reprises de bus.» En effet, la majorité de la population habitant Koléa et les environs est restée dans l'expectative ignorant l'objet réel du débrayage des transporteurs. Afin de connaître la position du P-APC de Koléa et les véritables motifs qui l'ont poussé à réagir ainsi, nous avons tenté de le contacter. En vain. Toutefois cette action de contestation n'est pas différente des précédentes tenues par les syndicats des transporteurs. Elle illustre, encore une fois, l'anarchie qui prévaut dans ce secteur et qui est la résultante d'une ouverture tous azimuts du secteur au privé sans aucune stratégie préalable.