Les transporteurs de voyageurs sont exaspérés.Les déboires de leur profession qui n'en finissent pas de s'appesantir les ont poussés à observer une journée de protestation. En effet, dimanche prochain, les citoyens de la capitale et de plusieurs wilayas environnantes risquent de ne pas pouvoir emprunter leurs moyens de transport habituels car les propriétaires de ces derniers vont débrayer durant toute cette journée pour exprimer leur ras-le-bol aux autorités publiques. C'est suite à une réunion d'évaluation tenue par l'Union nationale algérienne des transporteurs, l'Organisation nationale des transporteurs algériens et le secrétariat national du transport de l'UGCCA ainsi que les représentants des transporteurs des wilayas de Boumerdès, Alger, Tipasa et Blida, que la décision d'observer une journée de protestation a été prise pour faire part aux pouvoirs publics, notamment à la tutelle, le ministère des Transports, le sentiment de colère qui anime les transporteurs de voyageurs. Une colère alimentée, selon le communiqué des syndicats des transporteurs parvenu hier à notre rédaction, par «les fortes pressions que les autorités exercent sur les transporteurs privés tout en négligeant leurs revendications légitimes». Le ton est donc monté crescendo et le bras de fer opposant le ministère des Transports aux syndicats des transporteurs s'annonce d'ores et déjà des plus durs. Il faut savoir que le différend ne date pas d'hier et les revendications des transporteurs demeurent toujours les mêmes. Mais, c'est surtout la réouverture de nouvelles lignes de transport, décidée récemment par le département d'Amar Tou, dans certaines wilayas qui a fait déborder le vase. Les syndicats des transporteurs réclament tout bonnement le gel de ces lignes tant que les plans de transport ne sont pas modernisés et remis à jour. Dans plusieurs villes du pays, notamment à Alger, les lignes de transport sont saturées et de nouvelles lignes supplémentaires risquent de créer des embouteillages monstrueux, rendant ainsi la circulation routière quasiment impossible, soulignent les syndicats des transporteurs pour lesquels cette dernière mesure ne va qu'aggraver encore davantage l'anarchie dans le secteur des transports en commun. Sur un autre chapitre, les porte-parole des transporteurs revendiquent haut et fort aussi un allégement des impôts, la révision du prix des tickets de transport, la réactivation du conseil national du transport et l'octroi de crédits pour l'acquisition de nouveaux bus. Il est à souligner enfin que le département d'Amar Tou avait opposé auparavant un niet catégorique à la plupart de ces revendications. Sa position va-t-elle fléchir au lendemain de cette journée de protestation ? On le saura d'ici la semaine prochaine. A. S.