En dépit de ses atouts, Algérie Télécom n'a pu mettre sur le marché, ne serait-ce qu'une puce, durant toute l'année 2002. Tel est le triste bilan rendu public, hier, par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications. Ce rapport indique que durant toute l'année 2002 alors que le marché compte plus de demandes que d'offres en matière de téléphonie mobile, l'opérateur public algérien ne montre aucune agressivité commerciale pour satisfaire le marché et faire face à la concurrence qui profite de l'attitude commerciale passive. Le nombre d'abonnés d'Algérie Télécom n'a pas dépassé la barre psychologique de 100.000 abonnés en stagnant à 95.000. Les chiffres indiquent, à ce propos, que Orascom Télécom Algérie a triplé le nombre de ses abonnés en passant de 135.204 abonnés en 2002 à 315 801 abonnés. Le nombre global d'usagers du téléphone mobile GSM passe donc à 451.005 usagers, contre 230.204 au début de l'année écoulée. Aucune explication technique n'a accompagné ce bilan qui suscite des interrogations sur l'avenir de l'opérateur public sur le marché. Pour le moment, les projets n'ont pas dépassé le stade des promesses de réalisation de 500.000 lignes GSM, toujours otage de la lourdeur des sphères décisionnelles. La mise en phase opérationnel de toutes les structure de l'ex-P&T semble être moins rapide que la déstructuration. En effet, il a fallu plus d'une année pour que le Conseil de gouvernement passe aux choses pratiques lors de sa dernière réunion, hier. En effet, le Conseil de gouvernement a entendu une communication sur la mise en oeuvre de la séparation des activités de la poste et des télécommunications. Pour rappel, il convient de noter que la loi n° 2000.03 du 5 août 2000, qui constitue le référant législatif de la réforme du secteur des Postes et Télécommunications, dispose, notamment, de la séparation des activités postales de celles des télécommunications, ainsi que la création d'une autorité de régulation des Postes et Télécommunications. Ce qui fait que la séparation n'a été effective qu'au courant de ce mois. Dans ce cadre, l'opérateur Algérie Télécom n'est devenu maître de lui-même que depuis 15 jours. Il reste maintenant à voir le degré de volonté des dirigeants de cette structure pour équilibrer la barre en matière de divesification de produits à proposer aux usagers. D'autant que l'Algérie dispose d'un atout capable d'attirer un flux important de clients. Il s'agit de sa bonne couverture sur tout le territoire national. Les spécialistes s'attendent à ce que les procédures de la mise en place d'un réseau de 500.000 lignes GSM soit réalisées en temps opportun. Ce seront donc le premières épreuves pour reconquérir la confiance des usagers.