L'année 2003 annonce d'ores et déjà la nouvelle bataille des prix dans le marché du portable. L'explosion du marché du mobile ces derniers jours a favorisé une chute vertigineuse des prix des puces. L'opérateur privé Orascom a choisi le ramadan pour lancer son offensive commerciale sur le marché algérien du portable au gré d'une concurrence presque absente. De plus, l'opérateur privé de mobile a choisi cette période pour baisser les prix de sa carte prépayée et favoriser ainsi un envol de sa nouvelle production. Une stratégie commerciale à grande vitesse qui intervient au moment où l'opérateur local Algérie Télécom n'a pas revu à la baisse les prix de sa puce AMN, qui reste inaccessible (25 000 DA). Lors de son dernier rapport, l'Autorité de régulation des postes et télécommunications, il y a quelques mois, avait mis fin à la bataille des mots entre les deux opérateurs GSM, affirmant que les ventes des puces GSM avaient atteint les 110.000 à égalité entre Algérie Télécom et OTA (Orascom Télécom Algérie). Aujourd'hui, l'opérateur égyptien prend une sérieuse avance sur son concurrent algérien, puisqu'il a atteint, selon son directeur commercial cité par le quotidien arabophone Echourouk El youmi, le chiffre de 240.000 puces vendues, dont 100.000 cartes prépayées. Avec une vente de 2000 puces par jour, ce chiffre pourrait largement atteindre les 250.000 puces d'ici à la fin de l'année. Alors qu'Algérie Télécom est pour le moment à 130.000 abonnés seulement. Soit une différence de 100.000 lignes. L'effet de la carte prepaid a visiblement «boosté et gonflé» les ventes de Djezzy. Pour le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, l'absence de réaction d'Algérie Télécom est due au fait que cette nouvelle société créée au lendemain de la restructuration du secteur des postes et télécommunications est en pleine préparation de bilan. Donc, ce n'est pas encore le moment d'opérer une nouvellement stratégie commerciale. Une nouvelle stratégie qui va normalement démarrer d'ici au premier trimestre de l'année 2003, plus précisément avant le 26 mai, date à laquelle l'opérateur public du GSM envisage de lancer les 500.000 lignes GSM indispensables au marché algérien. Algérie Télécom compte lancer aussi sa carte prépayée durant la même période. Pour l'opérateur public, les prix seront encore plus compétitifs. «Une opération impossible», déclare le directeur commercial de Djezzy qui réagit à la nouvelle dans la presse, affirmant que le temps joue contre l'opérateur public. Mais Algérie Télécom semble avoir les moyens de sa politique et pour combler le retard dans la couverture du territoire national, il compte faire appel au géant suédois de la télécommunication Ericsson. Il compte surtout éviter les opérateurs allemand Siemens et français Alcatel, objet d'une polémique qui a touché Orascom. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M.Youbi, avait indiqué dans un entretien que le problème du prix du portable sera définitivement réglé d'ici à une année, date à laquelle entrera le troisième opérateur GSM en Algérie. D'ici à là, l'opérateur égyptien compte tirer profit de la situation et dépasser le chiffre d'affaires de 100 millions de dollars. selon M.Amad Barssoum, vice-président d'OTA et directeur des ventes, les prix vont encore baisser devant la concurrence et l'utilisateur algérien pourrait acheter un pack mobile à 10.000 DA. 2003 sera sans nul doute l'année des puces, puisqu'une guerre des prix autour des cartes GSM est annoncée pour le premier trimestre.