Les P-DG d'Algérie Télécom (AT) et de sa filiale de téléphonie mobile «Mobilis», respectivement Messadou Chetih et Mustapha Achaïbou, ont démissionné hier de leurs postes, a rapporté l'agence AAI, citant un communiqué du conseil d'administration d'AT. Lequel a procédé à la nomination de Brahmi Ouarets à la tête d'AT et Hachemi Belhamdi en tant que P-DG de Mobilis. Symbolisant la hogra qui a frappé des milliers de cadres algériens jetés injustement en prison, Messaoud Chetih, ex-P-DG de Sider, a été nommé à la tête d'Algérie Télécom en mai 2002. Une nomination considérée à l'époque comme un juste retour des choses après une année passée en prison sur la base d'un dossier d'accusation vide. Il a fallu à Chetih attendre le début de l'année 2003 pour que AT dispose d'un véritable statut de société par actions, pour enfin disposer de la marge de manoeuvre nécessaire à la relance d'un secteur ouvert à la concurrence, avec l'arrivée très remarquée d'Orascom Télécom Algérie (OTA). Sitôt la SPA installée son P-DG a annoncé la mise sur le marché de 500.000 lignes prépayées pour rattraper le grand retard accusé par l'opérateur historique qui disposait à l'époque de moins de 100.000 lignes de téléphonie mobile derrière OTA qui caracolait à plus d'un million de puces vendues. AT n'a cessé de perdre du terrain face à un concurrent très agressif qui est parvenu à prendre plus de 80 % du marché du mobile en moins de deux ans d'activité. Et pour cause, alors qu'OTA progressait très vite en termes de parts de marché, le lancement des fameuses 500.000 lignes d'AT connaissait report sur report. C'est près d'une année après la mise sur pied de la filiale Mobilis, qui a eu lieu en août 2003, que les premières «cartes dialna» ont fait leur apparition sur le marché. Ce nouveau produit, proposé à 5800 DA, donc plus cher que la concurrence, n'a pas tellement convaincu les consommateurs algériens. En d'autres termes, AT a quelque peu raté son entrée sur le marché du mobile. Autant de griefs retenus contre les deux démissionnaires, avec en plus, à la charge de Messaoud Chetih, une mauvaise gestion du secteur des télécommunications qui a accumulé des retards au niveau de la téléphonie fixe, de l'Internet et autres domaines pointus. En fait, les observateurs de la scène économique nationale s'attendaient à une pareille issue, sachant le bilan peu reluisant du duo qui étaient à la tête du secteur stratégique que sont les télécoms. Leurs remplaçants, Brahim Ouarets et Hachemi Belhamdi répondent vraisemblablement au profil des missions qu'ils auront à accomplir. Le premier a fait toute sa carrière dans le secteur. Il était membre du conseil d'administration de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (Arpt). Le second, ingénieur en télécommunications, occupait précédemment les fonctions de directeur général des technologies de l'information et de la communication (tic) au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication.