Les interventions des opérateurs économiques, présents, seront des reproches à l'égard de l'administration des douanes. La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité a organisé, hier matin en collaboration avec la direction des douanes nationales, un séminaire sur «les facilitations douanières», au Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). De nombreux opérateurs économiques nationaux y étaient invités. Trois thèmes ont été retenus, pour ce séminaire. Lors de la première intervention, l'orateur, le chargé de la direction de la législation et de la réglementation et des techniques douanières, a listé les différents types de facilités, introduites depuis 1995, à savoir la déclaration anticipée, incomplète et simplifiée. Dans la deuxième intervention, celle du sous-directeur du commerce extérieur et des échanges, il a été fait un tour d'horizon sur les régimes douaniers économiques en vigueur dans la législation algérienne. La troisième et dernière intervention, faite par le directeur du Cnis, a concerné l'aspect informatisation du circuit informationnel des douanes algériennes, qui a coïncidé avec la mise en place du Système d'information et de gestion automatisée des douanes (Sigad). Cette mise en place a été faite conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale des douanes. De cette dernière intervention, l'on retiendra que l'introduction de ce système a permis, semble-t-il, de faciliter et de mieux contrôler les flux commerciaux transitant par les frontières nationales. A en croire le directeur du Cnis, le Sigad a fait que «le délai moyen d'enregistrement du manifeste est passé de 27 jours à 24 heures, voire en temps réel pour certains agents consignataires utilisant les moyens télématiques...L'évolution du délai moyen de contrôle douanier de la déclaration qui est passé de 33 jours, avant la mise en place du Sigad à 4 jours, voire 2 heures au maximum grâce à la mise en service récente de la formule dite Circuit vert». Aussi, il paraît que cette réduction des délais de séjour des marchandises a induit «une baisse importante des surestaries, évaluées en moyenne à 120.000 dollars US par navire, et ce grâce à la connexion au système Sigad des consignataires opérant à distance». Pourtant et malgré cette «amélioration» du circuit informationnel, l'absence des moyens techniques de traitement des containers (scanners) et la non-prise en considération des normes relatives à son contenu (emballage) ont fait que le container a été détourné de sa fonction première pour devenir un moyen de fraude». Cette évolution, dont les opérateurs économiques, notamment les exportateurs privés, ne perçoivent nullement les retombées sur le plan pratique - cela transparaissait dans leurs interventions -, lors de ce séminaire, reste, tel que l'admet le directeur du CNIS, incomplète. En effet, des insuffisances, offrant des panoplies de «fuites», demeureront, indubitablement, en l'absence d'une coordination, informationnelle entre autres, entre différents intervenants dans le commerce extérieur. L'on apprend, à ce sujet, que «dans le cadre de la mise en oeuvre du projet échanges d'informations normalisées (EDI), un groupe de travail, réunissant certaines institutions et des opérateurs, tels que le ministère des Transports, l'administration des douanes, les entreprises portuaires, les consignataires etc. a été constitué. La mission dévolue à ce groupe de travail porte sur la réalisation d'échanges de données informatisées». Les interventions des opérateurs économiques, présents, seront essentiellement, et à juste titre, des reproches à l'égard de l'administration des douanes. L'opacité, les blocages administratifs, aussi invraisemblables les uns que les autres, et autre «surdité» que les agents de cette institution font subir à des entreprises concernées par le commerce extérieur, ont constitué l'essentiel de la thématique de ces interventions.