Au Chabab c'est peu de dire que rien ne va plus. Triste après-midi que celui que vécurent les supporters du CRB lundi au stade de Kouba. Malgré le froid glacial qui régnait ce jour-là, malgré la baisse de régime de leur équipe ces derniers temps, ils se sont, tout de même, déplacés en assez grand nombre pour supporter leur Chabab. Ils ont cru, en lui, l'espace d'un quart d'heure, le premier du match, lorsqu'il tenta quelques bonnes choses sur le plan offensif. Malheureusement, pour eux, cela n'avait été qu'un mirage, une illusion, car, petit à petit, ils finirent par comprendre que ce CRB-là n'était pas différent de celui des journées précédentes, à savoir un CRB amorphe, incapable de sursaut pour sauver ce qui peut être sauvé. Il y a qu'il a droit à des circonstances atténuantes pour ce match contre le RCK, pour lequel il aligne une équipe remaniée du fait de la mise sur la touche de plusieurs titulaires. On citera pêle-mêle, Akniouène, Zazou, Settara, Talis, Boudjakdji, Mezouar et Boukessassa. C'est-à-dire plus qu'une demi-équipe et autant d'internationaux. C'était l'occasion pour ceux qui, habituellement, bénéficient du statut de remplaçants de montrer ce qu'ils valent. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, il s'est avéré qu'aucun d'eux n'a pu faire oublier les titulaires. C'est dire que le CRB a presque atteint le fond lundi. Une situation à laquelle le manager du club, l'ancien joueur Noureddine Neggazi, aujourd'hui affecté au staff technique, ne peut rester insensible. «Le CRB traverse, en ce moment, une période extrêmement difficile», nous a-t-il dit avant d'ajouter: «Alors qu'il a besoin du soutien moral de tous, il est l'objet de critiques injustifiées. Je ne dis pas que ce qui se fait est bon au niveau du club mais ce n'est pas en l'accablant de critiques qu'on va le sauver. Le Chabab a donné de la joie à tous ceux qui l'attaquent aujourd'hui. Qu'ils essaient, au moins, de lui rendre la monnaie de sa pièce en évitant de s'en prendre à lui et à ses joueurs». Neggazi nous a, évidemment, parlé des éclopés du club («Nous avons trop de blessés») mais a tenu à se pencher sur les cas de Mezouar et de Boukessassa. Le premier est absent depuis bientôt un mois. «Depuis le match de Sétif nous ne l'avons plus revu. Il ne nous a même pas téléphoné. J'ai lu quelque part que je serais parti à Oran pour le voir et que j'aurais réussi à le persuader de revenir. Je tiens à démentir cette information. Je suis bien allé à Oran en famille pour une affaire personnelle mais jamais pour voir Mezouar. Comment aurais-je pu le faire, alors qu'il habite Hamam Bou Hadjar?». Interrogé sur le devenir de Mezouar, Neggazi nous fera savoir qu'il reviendra au président Lefkir de statuer sur son cas. «Lefkir rentre de pèlerinage lundi soir. Il ne va bien sûr pas revenir aux affaires rapidement mais dès qu'il le fera, il prendra une décision sur Mezouar. En tout cas, ce que je regrette de la part de ce joueur, c'est qu'il n'a même pas daigné faire un signe alors que ce club, qui lui a tant donné, vit des moments difficiles». Pour ce qui est de Boukessassa, Neggazi nous apprendra que, samedi, il a pris l'avion pour la Libye afin de rencontrer les dirigeants du club de l'Ittihad de Tripoli qui le convoitent. «C'est avec l'autorisation de Lefkir qu'il est parti dans ce pays. Il devrait être de retour en Algérie en fin de semaine. Si le club libyen le veut, ses dirigeants devront venir en Algérie pour négocier avec ceux du Chabab». Toujours est-il que le CRB est dans une phase descendante qui pourrait nuire à son prestige. Si le titre de champion n'est plus qu'un rêve, il reste maintenant, la coupe d'Algérie où il peut jouer un rôle intéressant. Mais alors qu'il voit ses joueurs traîner leur peine sur le terrain, en est-il vraiment capable?