La France demeure le pays qui reste le plus frileux en la matière. Le ministre du Commerce, M.Nourredine Boukrouh, a inauguré jeudi, en compagnie du ministre d'Etat turc chargé du Commerce, M.Kursad Tuzman, «Les journées turques», prévues du 20 au 23 de ce mois, au Palais des expositions, où 71 sociétés turques des secteurs du textile, électronique, mécanique et agroalimentaire, entre autres, seront présentes. Plus de 200 hommes d'affaires turcs, qui accompagnent le ministre d'Etat turc, prendront part à la quatrième Foire de la coopération algéro-turque. Parallèlement, 24 autres entreprises, du secteur du bâtiment, attirées par les opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie, seront présentes à la première Foire des produits turcs du bâtiment. L'on attend de ces journées turques qu'elles établissent «une plate-forme pour le développement économique entre les deux pays», a tenu a déclaré, le ministre d'Etat turc dans son allocution d'ouverture, en attendant «d'aplanir tous les obstacles qui se dressent sur le terrain afin d'accroître le volume des échanges entre les deux pays» a ajouté, pour sa part, M.Boukrouh, ministre du Commerce. En même temps, les Turcs ont intensifié les contacts, en marge de ce rendez-vous économique, avec les officiels algériens. M.Tuzman a eu, dans ce cadre, des entretiens, jeudi, avec MM.Sellal, ministre des Transports, Ghoul, ministre des Travaux publics et, enfin, Hamimed, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Toutefois, et en dépit des déclarations politiques de bonne volonté, les relations entre l'Algérie et la Turquie restent quasi marginales. Elles se caractérisent, à ce jour, essentiellement par le flux «trabendiste» à sens unique, en plus. Cette relative marginalité des échanges entre l'Algérie et la Turquie est, d'ailleurs, assez similaire aux rapports qu'entretient, concrètement, notre pays avec les économies des pays Nord du pourtour méditerranéen. Lors de la 6e réunion interparlementaire Parlement européen/Algérie, à Strasbourg, les 25 et 26 septembre 2002, le président de la délégation européenne a indiqué que «l'Algérie a introduit un nouveau système économique ouvert et a prouvé, grâce à sa volonté de réformes et à sa sécurité politique, qu'elle dispose d'un fort potentiel». Toutefois, ajoute le même rapport, «les investisseurs étrangers ne montrent d'intérêt que pour le pétrole, mais des investissements sont également possibles dans le secteur public. La croissance économique de l'Algérie doit être relancée par des contributions et des investissements européens. En outre, un transfert de technologie de grande ampleur est nécessaire de la part de l'Europe». L'exception européenne reste, à ce jour, la Grande-Bretagne qui, par le biais de la British Petroleum, est déjà présente, toujours dans le secteur pétrolier, avec un volume d'investissement de 5 milliards de dollars, lequel montant est appelé à aller crescendo dans l'avenir. D'autres contrats de coopération, entre Algériens et Anglais, dans les domaines de l'hydraulique, de l'industrie pharmaceutique, de la construction et l'agroalimentaire vont, incessamment voir le jour tels que déjà annoncé par M.Brian Wilson, ministre britannique de l'Energie et de la Construction, lors de sa récente visite d'affaires en Algérie. Même s'il est vrai que l'attractivité de l'économie nationale reste structurellement faible, comparativement à d'autres économies sud-méditerranéennes, il n'empêche que les investissements européens sont disproportionnés, d'une nation à une autre. A ce titre, la France demeure, en sus des flux d'échanges commerciaux importants avec l'Algérie, le pays qui reste le plus frileux en la matière. La visite, en Algérie, d'une délégation d'hommes d'affaires français, de la Chambre de commerce, prévue, cette fin février, en guise de préparation de la visite du président français, Jacques Chirac, saura-t-elle, pour cette fois, dégripper les relations économiques entre les deux pays?