Les mesures sur l'investissement étranger et le commerce extérieur introduites dans la loi de finances complémentaire 2009 seront maintenues et aucun changement ne sera apporté en la matière dans la loi de finances 2010, a indiqué hier le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub dans son discours à l'occasion du forum d'affaires algéro-turc organisé à l'hôtel Sheraton (Alger). « Les lois font partie de la souveraineté nationale. Ceux qui ont misé sur un revirement du gouvernement par rapport à la LFC 2009 ont eu tort », a-t-il lancé à une assistance composée d'hommes d'affaires turcs et algériens en présence du ministre d'Etat chargé du Commerce extérieur turc, M. Zafer Zaglayan. La nouvelle réglementation vise, selon lui, à faire le tri entre les « bons investisseurs » qui ramènent de la valeur ajoutée en créant notamment des emplois et qui sont en règle avec l'administration fiscale, et les « mauvais investisseurs » qui ne pensent qu'à leurs intérêts, a-t-il ajouté. M. Djaâboub a cependant relevé que le gouvernement est prêt à écouter les avis divergents sur cette question. Il a appelé les entreprises turques à participer dans les programmes de développement économique et social lancés par l'Algérie pour un montant de 150 milliards de dollars. Les responsables turcs ont insisté pour leur part sur l'importance de signer un accord de libre-échange afin d'augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Un tel accord profiterait toutefois davantage au pays d'Atatürk qu'à l'Algérie. Les exportateurs turcs profiteront ainsi des abattements qui seront effectués sur les tarifs douaniers. Le ministre d'Etat chargé du Commerce extérieur turc, M. Zafer Zaglayan, a indiqué que les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie ont atteint près de 2,9 milliards de dollars durant les 9 premiers mois de l'année en cours. En 2008, ils étaient à 4,2 milliards de dollars. La Turquie espère ramener ce chiffre à 10 milliards de dollars à l'horizon 2010. Une trentaine d'entreprises turques sont à pied d'œuvre sur des chantiers du bâtiment et des travaux publics. Une cinquantaine de sociétés ont investi quelque 400 millions de dollars dans divers secteurs dont la construction navale, le profil aluminium, l'acier, les détergents et la machinerie pour la production de béton et d'agrégat, a souligné Emre Aykar, président du conseil d'affaires algéro-turc.