Quelque 4000 travailleurs seront compressés dont un millier pour le seul complexe vannes-pompes (Rival). Une bien curieuse histoire, décidément, que celle du «poumon» économique régional qui participait à 60% du revenu et des ressources fiscales locales avant de se transformer en un vaste «cime- tière». La zone industrielle de Berrouaghia, sur une superficie de 127 ha regroupant 13 entreprises publiques dont les plus importantes sont le complexe vannes-pompes, la Snvi et l'Ewab, les spécialistes ne tarissaient pas d'éloges la qualifiant, analyses financières et économiques à l'appui, de modèle de développement fiable. Puis, sans crier gare, le ton baisse vertigineusement en proportion avec le programme d'ajustement structurel. Quelque 4000 travailleurs seront compressés dont un millier pour le seul complexe vannes-pompes (Rival). Même si la dissolution de certaines unités à vocation de distribution (Sider, Edimco) est la résultante directe des charges excessives engendrées par des organigrammes inadaptés, pléthore du personnel, masses salariales sans contrepartie productive, aucun argument ne justifie la fermeture de la Snvi (reconversion technique) et l'Ewab dont la production de matériaux de construction diversifiée et de très bonne qualité alimentait les grands chantiers nationaux du bâtiment. Il se trouve, expliquent les riverains, que depuis plus d'une décennie beaucoup «de grains de sable sont venus se glisser dans les perspectives de réhabilitation de toute une zone» qui faisait vivre près de 10.000 personnes. Même la visite de travail de l'ex-ministre des PME-PMI, Abdelmadjid Menasra, n'a été qu'un coup d'épée dans l'eau. Depuis deux années, le système économique est suivi avec une nouvelle approche, notamment un transfert de prérogatives vers la wilaya en matière de relance économique. A ce niveau, la commune de Berrouaghia a présenté, il y a une année, des propositions très intéressantes aux fins d'acquérir au moins l'unité Ewab qui employait 200 travailleurs. Cette initiative, portée par la population locale, n'a suscité aucun écho alors que, d'une part, une personne sur dix est active à Berrouaghia soit 65% de chômeurs et, d'autre part, les nouvelles dispositions de la loi de finances insistent sur la création et/ou la rentabilitation optimale des ressources du patrimoine local afin que les communes puissent faire face à leurs multiples missions. Les nouveaux élus ont déjà mis en branle des mesures incitatives (allégement des procédures administratives, facilités foncières) sur le chemin de l'investissement industriel, agroalimentaire et touristique. Reste la célérité de la wilaya face à des entreprises en dégradation continue.