Le FLN devra consacrer la nouvelle dynamique qui a fait de lui la première force politique du pays. Cette formation entame la dernière ligne droite pour l'organisation de son 8e congrès. Très attendu par les observateurs de la scène politique nationale, ce rendez-vous avec la base intervient dans un contexte quelque peu extraordinaire pour une formation qui revient de loin. En effet, après une éclipse qui aura duré plus d'une dizaine d'années, le parti semble reprendre du poil de la bête, preuve en est qu'il a réussi son double test électoral de l'année dernière. En effet, la majorité acquise lors des élections législatives, puis la confiance renouvelée par les électeurs à l'occasion des locales, attestent que le FLN est véritablement la première force politique du pays. Beaucoup d'observateurs ont noté, sans surprise, la nette avancée du FLN dans un paysage politique donnant des signes évidents d'essoufflement et de manque d'imagination. C'est à travers un discours novateur, mais aussi réaliste, que le parti de Benflis a pu capter l'intérêt des citoyens. Il est important, à cet effet, de souligner les thèmes développés par cette formation qui prend prioritairement en charge les préoccupations quotidiennes des Algériens. Une approche qui a complètement échappé à de nom-breux partis politiques, dont le seul cheval de bataille tourne autour de questions sans grands rapports avec les inquiétudes nourries par l'opinion publique. Sans doute conscient de la fragilité de ces acquis, le premier responsable du FLN entretient des rapports soutenus avec la base et pousse ses élus à ne pas se couper de la population. C'est don ravail de fourmi, accompli par la formation de Benflis, qui est seul garant de la réussite de la mue opérée en 2001, avec l'arrivé du Chef du gouvernement à la tête du parti. Le retour du FLN sur le devant de la scène politique est, certes, une réalité de tous les jours. Cependant, de nombreux observateurs estiment, à juste titre d'ailleurs, que cette montée en flèche de l'ex-parti unique n'est qu'une phase du chemin que devra parcourir le FLN dans son opération de lifting. Celle-ci a commencé, rappelons-le, par un rajeunissement conséquent de la composante du bureau politique, une introduction de l'élément féminin et partant, la mise au placard de la vieille garde. Aussi, le parti, actuellement au pouvoir, a-t-il joint l'acte à la parole dans sa volonté de modernité dans tous les sens du terme. Les mêmes observateurs relèvent que la nouvelle démarche du FLN aura un sens concret à l'issue du prochain congrès. A ce propos, il y a lieu de noter que la composante du nouveau comité central sera un indicateur très sérieux et donnera au discours du parti un poids certain au sein de la société, dans le cas d'un renouvellement intelligent. Cela, les Algériens l'attendent avec impatience, d'autant qu'ils perçoivent, depuis ces deux dernières années, un changement de ton dans la pratique quotidienne de ces militants, ces derniers n'hésitant plus à aller au devant de la société. D'ailleurs, Benflis, initiateur de «la démocratie participative», a donné à ce concept un prolongement réel sur le terrain. C'est ainsi que les collectivités locales gérées par le FLN ont reçu des instructions fermes quant aux rapports devant présider entre les élus et le peuple. Cette «minirévolution» dans le comportement du parti vis-à-vis du citoyen sera sans doute l'un des thèmes phares du congrès. Ce dernier devra consa-crer la nouvelle dynamique insufflée au FLN. Une dynamique qui a fait de cette formation la première force politique du pays.