Un certain nombre de problèmes empêchent aujourd'hui la Bourse de prendre son envol. Interrogé sur la désaffection que connaît actuellement la Bourse, M.Iratni a tenu à rappeler que «notre marché est une création ex-nihilo», c'est-à-dire né de rien. La Bourse d'Alger est le point de «rencontre entre les épargnants et ceux qui ont besoin d'argent». Pour ce faire, un certain nombre de problèmes empêchent aujourd'hui la Bourse de prendre son envol. Dans ce chapitre, M.Iratni citera celui de la nécessaire «dématérialisation des titres». Plus explicite, notre interlocuteur reconnaîtra qu'«aujourd'hui, pour acheter une action, il faut attendre quelques jours pour recevoir son titre sur papier». Et d'annoncer que le projet a été confié à un dépositaire et que sa concrétisation permettra une économie de temps et la résorption du problème des liquidités. Interrogé sur l'avenir de la Bourse d'Alger, à partir du constat largement partagé quant à la «tendance baissière des cours depuis plus deux ans», le directeur de cette institution a tout d'abord souhaité «une amélioration par le compartiment obligataire». A ce propos, Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargée de la Réforme financière, a émis récemment l'hypothèse du déplafonnement du capital social des entreprises publiques cotées en Bourse, à concurrence de 40%, lors d'une journée d'étude sur le rôle de la banque dans la mise à niveau des entreprises organisée à Alger. Le même souhait est réitéré par M.Iratni qui profitera de l'occasion pour lancer un appel pour la «prise de conscience des opérateurs publics et privés que ce marché existe» et que le recours à l'emprunt bancaire n'est pas toujours systématique. Aujourd'hui, le défi de la bourse est d'«intéresser un grand nombre d'épargnants», et dans le cadre de la réforme du système bancaire, «l'activité boursière est un élément à prendre en compte», a-t-il encore indiqué. Dans le sillage de l'insertion de l'économie algérienne dans le paysage planétaire, M.Iratni a tenu à indiquer qu'«avec l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et les accords d'association avec l'UE concrétisés, il y aura une exacerbation de la concurrence sur les entreprises nationales». Il a déploré la politique de wait and see des entreprises par rapport à la Bourse d'Alger. Quant à la tentation de certains privés nationaux d'aller vers les bourses étrangères, française notamment, le directeur de l'institution boursière nationale a fait valoir l'argument de la «différence technologique» et «les conditions d'accès à une bourse étrangère qui sont plus draconiennes» pour dire que «la Bourse d'Alger est un pas» vers le marché boursier international.