Selon le DG de la bourse d'Alger, 85% des entreprises privées ne peuvent pas s'introduire en bourse à cause de leurs gestions et du cadre législatif, relevant que la force de la bourse se fait au travers de la cotation des entreprises. Pour ce faire, l'institution a entrepris plusieurs chantiers pour sa modernisation a travers l'amélioration des conditions de cotation et l'augmentation des valeurs et aussi la création d'un fonds pour le soutien à l'investissement et un autre pour la stabilité du marché. En panne depuis son lancement, la Bourse d'Alger peine à jouer pleinement son rôle de moteur de l'économie. Pour relancer cet instrument de financement, il faut accélérer la privatisation et l'ouverture du capital des entreprises publiques, et renforcer le rôle de la Cosob. Si la Bourse d'Alger n'a pas fonctionné, c'est à cause du manque de transparence lié au fait que la plupart des entreprises soient familiales. Est-ce vrai ? La culture générale des chefs d'entreprise, du monde de la PME, n'est pas encore acquise à ce mode de financement. Ils ne maîtrisent pas suffisamment la logique et les mécanismes pour trouver un appui précieux pour obtenir de l'argent avec la bourse. La taille de ces mêmes entreprises ne justifie pas un recours à un tel financement. Pour qu'une bourse fonctionne, les entreprises doivent apprendre à publier leurs résultats. Ces résultats vont inciter les uns et les autres à prendre le même chemin. Pour l'instant, on n'est pas dans ce contexte. Il est vrai qu'il y a une question de transparence, avec un commissaire aux comptes qui certifie les chiffres... On se rend compte qu'il n'existe que quelques entreprises qui seraient éligibles à ce marché. Les nouvelles normes comptables vont introduire plus de transparence. Sachant que la bourse d'Alger n'est pas apte pour des opérations et un marché financier, il faut introduire un vaste chantier de reformes et modernisation. La crise financière que connaissent actuellement les grandes places boursières en Europe, en Asie et aux Etats-Unis n'a pas d'effets notables sur les entreprises nationales, encore moins sur la Bourse d'Alger. Gros plan sur une institution financière à l'arrêt ou presque Le constat est connu de tous, la situation dans laquelle se trouve la Bourse d'Alger n'est pas des plus reluisantes. Il est des séances de cotation de raté, des entreprises qui s'en sont retirées. Et ce n'est pas tout, des entreprises publiques et privées, importantes en nombre du moins, candidates à l'entrée en Bourse, se font attendre. La Bourse ne voulait pas d'elles ? Il y a, en effet, quelques années, des sociétés nationales, toutes publiques, parce que le privé ne s'intéressait pas à la Bourse, s'étaient portées candidates à la Bourse. Il s'agit de l'Epal (Entreprise portuaire d'Alger), de l'ENTMV (Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs), d'Air Algérie, de l'Entreprise portuaire d'Arzew, de la CAAR, de la CAAT, de l'EGT El Djazaïr, d'une entreprise hôtelière, ainsi que de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA). Leurs candidatures avaient été traitées par les chargés de la Bourse et la sélection de ces entités effectuée. Une opération que l'on voulait minutieuse, la cotation boursière ne devant concerner que des entreprises performantes, trillées sur le volet. Aussi importantes les unes que les autres, les nouvelles sociétés ayant intégré la Bourse d'Alger n'ont pas, cependant, réussi à y apporter grand-chose. L'animation de cette institution, créée en 1999, reste encore faible. La Bourse d'Alger, aujourd'hui que le processus de privatisation a été relancé, est appelée à se mettre en phase, à se développer. “C'est faisable”, disent les plus optimistes. Elle est censée constituer un des leviers du marché financier en contribuant à relancer la privatisation. Dans de nombreux pays en transition vers l'économie de marché, la privatisation par la Bourse a fonctionné en débouchant sur des résultats encourageants.