cela demeure, selon certains experts, une donne encore d'actualité au sein de l'état-major des «coalisés». Des positions de l'armée irakienne ont été, hier, la cible de bombardements aériens aux environs de Chamchamal, une localité du nord de l'Irak contrôlée par les Kurdes. Une information confirmée par tous les médias présents sur le lieux. Des avions américano-britanniques, ont survolé à haute altitude la ville vers 9h10 locales (6h10 GMT), suivis par deux nouvelles explosions une heure plus tard. Souleïmaynah et Moussoul, deux villes situées dans la même zone, ont, elles aussi, été la cible d'intenses pilonnages. Cependant, contrairement aux autres villes du sud du pays et Bagdad, les forces de «la coalition» n'ont pas amassé des hommes de troupes dans cette région, pour cause du refus de la Turquie d'autoriser l'armée US de traverser sa frontière commune avec le nord de l'Irak. Une fin de non-recevoir qui, à en croire de nombreux ob-servateurs, constitue le grain de sable dans la stratégie américaine. En effet, selon les analystes, la logique aurait voulu que la guerre se mène simultanément au nord et au sud de l'Irak aux fins de prendre Bagdad en tenailles le plus rapidement possible. C'est sur cette double offensive que les Anglo-Américains se sont basés pour évaluer la durée du conflit qu'ils espéraient assez court, en sus d'un prétendu sentiment anti-Saddam des chiites et des Kurdes. Si pour la seconde option, les «coalisés» ont déchanté, l'ouverture d'un front au nord du pays demeure, selon certains experts, une donne encore d'actualité au sein de l'état-major basé au Qatar. En effet, des informations recueillies auprès des combattants kurdes font état d'une activité assez particulière de la part des militaires américains qui renseigneraient sur une très probable implantation d'un nombre conséquent de soldats. Un état de fait à même de prévoir l'ouverture d'un nouveau front dans cette région du pays, d'autant que la ville stratégique de Kirkouk est bel et bien sur les plans de bataille des forces de «la coalition». Région pétrolifère par excellence, Kirkouk est toujours entre les mains de l'armée de Saddam, ce qui peut, considérablement, nuire aux intérêts tant militaires qu'économiques des Etats-Unis. Aussi, l'administration Bush compte-t-elle convaincre le Pentagone de trouver le moyen, même coûteux, d'installer dans le Kurdistan irakien la logistique nécessaire pour l'ouverture d'un véritable front au nord. En fait, disent les mêmes experts, une telle éventualité est rendue obligatoire, pour la simple raison que les troupes, parties du sud du pays commencent à s'essouffler après des centaines de kilomètres dans le désert. Cela en sus de la question de leur ravitaillement qui pose un réel problème.