Le Premier ministre britannique, Tony Blair, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Jack Straw, s'est entretenu, mercredi, avec le président George W.Bush, à Camp David, sur «l'avenir de l'Irak».C'est le troisième tête-à-tête entre les deux dirigeants depuis le début de cette année. A le croire, «il va falloir continuer à en débattre, travailler sur les détails. Le plus urgent à organiser avec l'ONU, c'est l'aide humanitaire, le reste nous avons nécessairement plus de temps pour en discuter». De son côté, le secrétaire d'Etat, Colin Powell, s'est déclaré «favorable à la nomination d'un coordinateur spécial de l'ONU pour l'Irak pour participer à une période de transition menant à l'installation d'un nouveau gouvernement», ajoutant que les USA «ne comptent pas tout céder à l'ONU». A ce sujet, des «divergences», quoique minimisées par les parties concernées, persistent. La pomme de discorde serait «le tuteur de cette transition». Les Américains veulent monopoliser cette période, au nom de leurs faits d'armes, tandis que les Britanniques restent, plutôt, favorables à une plus grande implication des Nations unies. Cette option est celle, par ailleurs de la France. Le président français Jacques Chirac a réitéré, jeudi, lors d'un entretien avec le Premier ministre libanais Rafik Hariri, la nécessité d'un «rôle central» des Nations unies dans la gestion de l'après-guerre en Irak, a déclaré le porte-parole de la présidence. José Maria Aznar, le Premier ministre espagnol s'est, lui aussi, exprimé en faveur de cette option, pour «préciser ce que signifie le détail de la participation» de l'ONU dans cette «reconstruction». Dans la «reconstruction» de l'Irak, estimée à 30 milliards de dollars par le Pnud, sur 3 ans, les entreprises américaines devraient, sans doute, se tailler la part du lion. Le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires économiques, Alan Larson, a défendu, jeudi, à Bruxelles l'octroi à des entreprises américaines les premiers contrats pour la reconstruction de l'Irak, ce qu'il a considéré comme étant «juste et responsable». Il n'aurait pas fallu plus de temps puisque, déjà, l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) a déjà lancé des appels d'offres pour huit grands projets, dont deux ont déjà été attribués aux américaines (bien sûr) allant des infrastructures routières à la santé, pour un montant de plus de 900 millions de dollars. Le président George W.Bush a, aussi, présenté mardi un collectif budgétaire incluant 1,7 milliard de dollars pour la reconstruction. Pour être au rendez-vous, le patronat français (Medef) et le ministre français de l'Economie ont mis en place une cellule de réflexion à ce sujet. Dans ce cadre, l'armée américaine a attribué mardi le plus important des contrats de lutte contre les incendies de puits de pétrole à une filiale du groupe Halliburton, dirigée jusqu'en 2000 par le vice-président américain Dick Cheney, qui a versé 17 677 dollars à la campagne présidentielle de George W.Bush, et ce, sans appel d'offres, laquelle décision fait bondir le clan des démocrates.