Au-delà de son cadre sportif par sa force symbolique, la rencontre d'aujourd'hui devra permettre aux «Verts» de tracer les lignes de la reconstruction et pourquoi pas, entamer une dynamique de victoire. D'autant plus que la sélection nationale ne foulera pas la pelouse du Stade de France en victime expiatoire d'une équipe championne du monde et d'Europe en titre. Bien que la dernière participation de l'Algérie à un grand rendez-vous universel depuis le Mondial de Mexico en 1986, la rencontre de ce soir, première confrontation entre les deux pays, vient à point nommé, pour rappeler que l'Algérie reste une nation phare du football nord-africain. Sans aucune prétention, l'entraîneur national Rabah Madjer a déclaré: «Nous allons jouer un match-test. Ce qui est une très bonne chose pour ces joueurs de se mesurer réellement à la meilleure équipe du moment.» Sur sa lancée, Madjer ajoute: «Si l'Algérie perd, ce sera normal. Je ne me poserai pas de questions. Mais si c'est nous qui gagnons, je m'en poserai.» Tout en admettant que le football algérien est en pleine phase de reconstruction, «il ne s'agit avant tout que d'un match amical qui ne peut que servir le football national.» En plus, la rencontre de ce soir sera un vrai test pour Rabah Madjer qui a pris les rênes de la sélection il y a de cela uniquement deux mois. De plus, le match constitue l'occasion idéale pour Madjer de faire taire ses détracteurs, et qui admet que «C'est un match particulier tendant à raffermir les liens unissant les deux pays». La présence sur le terrain du plus célèbre footballeur, Zidane, d'origine algérienne, donnera une note particulière à cette rencontre inédite. «C'est bien de jouer contre mon pays d'origine, j'aurai un pincement au coeur», a-t-il déclaré avant d'ajouter: «je suis fier de mon algérianité». Gageons que l'adage qui dit que le football n'est qu'un sport, au mieux une fête, parfois un symbole, se vérifiera encore une autre fois ce soir. Alors place au jeu et à la fraternité. On en a toujours besoin, surtout en ces temps troubles.