Le leader du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie a rendu public le texte fondateur de son mouvement. Pour le porte-parole du MAK, ce document composé de cinq parties - un préambule et quatre chapitres - a été rédigé «après deux ans de fructueux débats publics ou privés. Une première mouture avait été discutée depuis plus d'un mois par les autonomistes, lors de deux réunions l'une en France et l'autre en Kabylie - qui avaient permis de livrer la version finale de synthèse» de maquisard de la chanson qui clame depuis longtemps que «l'autonomie est l'ultime solution du drame kabyle» et estime que ce projet (le PAK) «est le seule susceptible de sauvegarder l'intégrité territoriale de l'Algérie et de mettre un terme à cette confrontation permanente entre le pouvoir algérien et cette région du pays». Dans ce sens, Ferhat Mehenni souhaite que les dirigeants du pays «fassent preuve de pragmatisme dans l'intérêt suprême de la nation en répondant favorablement à ce projet». Pour cela, le premier responsable du MAK, tout en se référant «au Congrès de la Soummam qui avait consacré l'autonomie des wilayas ainsi qu'à la charte de l'ONU concernant les droits des peuples», appelle les autorités à l'organisation d'un référendum régional afin de concrétiser ce projet, assimilé aux expériences «catalane, flamande, écossaise, galloise, sarde et québécoise». Cela dit, Ferhat Mehenni n'appréhende aucune confrontation avec les ârchs qui rejettent publiquement l'autonomie, «car la plate-forme d'El-Kseur, telle que conçue, ne peut être satisfaite que dans un cadre régional et que certains points de cette plate-forme vont dans le sens de ce projet». Concernant le mécanisme de ce projet, le MAK opte pour «la mise sur pied d'un Etat à travers l'élection d'un parlement régional qui, en fonction de sa majorité politique, élira un chef de l'exécutif pour former un gouvernement local». En parallèle «les Assemblées populaires communales actuelles seront remplacées par les ârchs, institution de base de l'autonomie». En revanche, «l'Etat central gardera l'exclusivité de la Défense nationale, l'émission de la monnaie et la définition de la politique étrangère. Il aura aussi un rôle de régulation et de péréquation économique». Par ailleurs, ce projet «qui sera proclamé à la suite d'un référendum organisé en Kabylie, exige d'être consacré par une révision constitutionnelle et ce, après avoir été soumis à un débat public et au pouvoir algérien». Pour ce qui est des assises de son mouvement, le leader du MAK pense qu'elles ne sont pas d'actualité «tant que la loi sur les formations politiques n'est pas révisée, car le MAK risque ensuite de tomber dans la clandestinité». Pour conclure, Ferhat Mehenni lance un appel au peuple kabyle «pour se saisir du MAK et en faire une arme de combat politique» et exhorte les intellectuels «à s'impliquer davantage dans ce projet».