Ils étaient entre 500 et 600 militants du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dirigé par Ferhat Mehenni, à prendre part à la marche populaire organisée à Tizi Ouzou, à l'occasion de la célébration de Yennayer, le nouvel an berbère 2960 qui coïncide avec le 12 janvier 2010 du calendrier grégorien. La marche s'est ébranlée du portail de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, où le MAK compte le gros de ses militants, pour prendre fin devant l'ancienne mairie de la ville, et ce, après avoir traversé la rue Lamali-Ahmed qui longe le CHU Nédir-Mohamed et le boulevard Abane-Ramdane. Tout au long de cet itinéraire, les militants du MAK scandaient des slogans en faveur de l'autonomie de la Kabylie, les libertés sous toutes ses formes et d'autres encore contre le pouvoir, l'insécurité et l'arabo-islamisme. Il est à noter qu'en plus des slogans traditionnellement connus au MAK, un nouveau slogan a fait son apparition lors de cette marche : “Pour la liberté de culte”, à travers lequel les militants du MAK voulaient dénoncer l'incendie dont a fait l'objet, dans la nuit de samedi dernier, un lieu de culte protestant à Tizi Ouzou. La foule s'est dispersée après une prise de parole d'un des dirigeants du MAK qui a retransmis en direct, par téléphone, le message du leader du Mouvement, Ferhat Mehenni, qui se trouvait aux Etats-Unis au moment de la marche. Pour rappel, c'est la troisième année consécutive que Ferhat Mehenni n'est pas présent aux marches du MAK. Pour cause, dit-on, un mandat d'arrêt national délivré à son encontre par la justice mais dont certaines sources proches du dossier nient catégoriquement l'existence, tout en expliquant que le leader du MAK fait seulement l'objet de poursuites judiciaires sur le territoire de la wilaya de Bouira. Même scénario à Béjaïa où des centaines de militants du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie ont battu le pavé à l'occasion du nouvel an amazigh et, du coup, réitérer la revendication d'autonomie pour la région. La procession humaine s'est ébranlée à partir de l'université Targa-Ouzemmour vers le siège de la wilaya. Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants n'ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir et d'autres, favorables à leur revendication politique, l'autonomie de la Kabylie. “Ferhat di temurt negh, Timanit d'Assirem negh”, “Pour une Kabylie laïque et autonome”, “Pouvoir assassin” sont autant de mots d'ordre scandés par les marcheurs. Devant le siège de la wilaya, une prise de parole a été improvisée et une déclaration du MAK a été lue à l'attention des manifestants. Une déclaration appelant “le peuple Kabyle à user quotidiennement et sans aucune limitation de son droit naturel affermi par les conventions internationales, à s'exprimer en premier lieu en kabyle par préférence à toute autre langue”. Les rédacteurs du document invitent aussi les municipalités de Kabylie “à faire procéder à la kabylisation de l'environnement de leurs territoires ; les commerçants, industriels et responsables d'infrastructures scolaires et universitaires à en faire de même sur les frontons de leurs établissements respectifs”.