Le discours ne change pas, quelle que soit la personne qui le prononce ou le choix économique dans lequel on installe de force des gens désabusés. Hier, c´était le socialisme béat, «El´izza oua elkarama», les pénuries nous faisaient bomber le torse. On nous disait: «Ça ira mieux demain quand la révolution vaincra...» La révolution continue et tandis que le peuple se serrait la ceinture, un cran pour la Palestine, un cran pour les mouvements de libération africains, un cran pour le Vietnam, un cran pour les villages socialistes, un cran pour le barrage vert, un cran pour la transsaharienne...Pendant ce temps, des gens bien introduits, allaient passer leur lune de miel à Osaka, et au retour passaient par Tel-Aviv... Quand le couvercle de la marmite menaçait de sauter, les sociétés nationales qui étaient chargées de vendre des équipements indispensables pour la vie quotidienne (voiture, réfrigérateur, cuisinière) demandaient aux gogos de s´inscrire auprès des agences ad hoc (Sonacome, Edga...): il y a des gens qui gardent encore le souvenir de ces années de grande naïveté, de ces bons qui n´ont jamais été satisfaits. Pendant ce temps-là, de ces responsables de ces unités s´enrichissaient. Mais comme disait Abraham Lincoln qui n´était pas né de la dernière pluie: «On peut tromper quelqu´un toute sa vie, on peut tromper tout le monde quelque temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps». C´est ce qu´ont compris les jeunes émeutiers de Ouargla, quand ils sont ressortis une fois de plus dans la rue, après s´être inscrits sur des listes des futurs chômeurs auprès des APC qui n´ont rien à envier aux kasmas d´antan. La coupe est pleine: les jeunes veulent du concret tout de suite. Les promesses en l´air lancées dans l´euphorie d´une campagne préélectorale laissent les jeunes sceptiques: ils ont été rendus méfiants par les leçons du passé. Les réformes promises par les ministres en charge, risquent de prendre beaucoup de temps, alors que les ministres responsables de la création des entreprises de sous-traitance et de l´ambiance de loi de la jungle qui prévaut dans le monde du travail dans le secteur public, sont encore aux commandes et promettent, en dignes élèves de Reagan «Quand nous nous enrichirons beaucoup, un peu de richesse tombera sur vous...». Et dans tout cela, que devient l´Ugta, dont les responsables sont les seuls à ne pas être accusés de faire de la politique : elle prépare le prochain festival du rire...à gogos. Inscrivez-vous, il n´y aura peut-être pas des places pour tout le monde après le 8 avril...