elle n'a guère l'intention d'arrêter son mouvement. Un impressionnant rassemblement des travailleurs des lycées d'Alger, qui ont entamé dimanche dernier leur mouvement de grève à la suite de l'appel de la coordination, s'est formé, hier, devant le lycée El-Idrissi à la place du 1er-Mai. A cet effet, un important dispositif sécuritaire a été déployé pour faire face à une éventuelle dégénérescence, avons-nous constaté. Ce regroupement, qui a connu un engouement de la part des grévistes, s'est voulu une occasion pour les contestataires de crier leur désarroi, quant aux conditions professionnelles qualifiées de dérisoire. «Notre école est malade de son dysfonctionnement», clame M.Osman, président de la Coordination des lycées d'Alger (CLA). L'orateur explique que toutes les actions entreprises par cette coordination visent à améliorer ce secteur. «Nous voulons que l'éducation publique sorte de la situation d'échec dans laquelle elle est plongée.» Et d'ajouter: «Les travailleurs de l'éducation refusent d'assumer leur mission dans des conditions déplorables.» La coordination des lycées d'Alger n'a guère l'intention d'arrêter son mouvement ni même d'abandonner les décisions prises, telles que le boycott des examens. Bien au contraire, elle est déterminée à poursuivre ses actions jusqu'à l'aboutissement total de ses revendications. «Nous entendons, malgré l'indifférence des pouvoirs publics, maintenir notre action et la radicaliser», souligne M.Osman. Ainsi, la CLA compte maintenir la pression, car «c'est la seule solution pour qu'elle (la tutelle ndlr) réponde à nos revendications». Les grévistes sont, toutefois, restés perplexes à l'«appel» de la tutelle à renouer le dialogue avec les partenaires alors qu'elle n'a rien fait, explique-t-on, pour le consolider. «Nous prenons acte de l'appel du ministre de l'Education qui souhaite un retour au dialogue, mais sans toutefois inviter les représentants de la CLA», martèle le SG. Néanmoins, la coordination est ouverte à toute négociation avec la tutelle en vue de rétablir la situation. «Nous sommes prêts à négocier autour des trois points de la plate-forme», insiste l'orateur. Rebondissant sur le taux de suivi de cette grève, un représentant de la coordination n'a pas manqué de souligner que le dernier recensement fait état d'un taux dépassant les 72%, «sans exagération», ajoute-t-il. Afin de confirmer ce taux, nous avons pris attache avec l'Académie d'Alger, qui a rejeté en bloc le constat de la coordination quant au suivi de la grève en estiment que seulement 30 lycées sur 110 ont observé un arrêt «partiel» de leurs activités. «L'appel de la CLA n'a pas eu d'écho grâce à la prise de conscience des travailleurs», explique le SG de l'Académie, M.Nedjari. Notre interlocuteur s'est montré, néanmoins, très optimiste quant au dénouement de ce «problème». «Il n'y a aucune raison de s'alarmer du moment que la situation est sur le point d'être gérée.» Quant au rattrapage du retard accusé par certains établissements affiliés à cette coordination en cette période d'examens, notre interlocuteur nous informe que des cours ont été dispensés depuis les vacances de printemps et se poursuivent jusqu'à présent.