Le mouvement de protestation se poursuivra aujourd'hui avec la tenue d'une conférence de presse. La grève nationale à laquelle a appelé le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a été largement suivie. C'est ce qu'a déclaré, hier, à L'Expression le chargé de l'information au Cnapest, Ali Lemdani. Il s'est dit «très satisfait» du taux de suivi national de ce débrayage qui se poursuivra aujourd'hui encore. «Pratiquement, la grande majorité des enseignants à travers le territoire national ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève», a-t-il affirmé sans pour autant donner le taux national de suivi de la grève. Au niveau de la capitale, le suivi était massif, a indiqué M.Lemdani. «A Béni Messous, Ben Aknoun, Aïn Benian, Bachdjarah Staouéli, Baraki, Rouiba, Bab Ezzouar pour ne citer que ces communes, la protestation était presque totale», soutient notre interlocuteur qui a ajouté qu'à Bouzaréah, uniquement, pas moins de 10 lycées ont été paralysés. Globalement, la grève a été largement suivie à Alger Est et Ouest, a fait savoir M.Lemdani. Toutefois, à Alger-Centre, la protestation était timide. Une tournée dans certains établissements secondaires confirme ce constat. Aux lycées El Idrissi et Ibn Annas, situés à la place du 1er-Mai, Omar Racim et Arrouj et Kheir Eddine, la grève n'a pas été suivie par les enseignants. «Nous avons entendu parler de ce mouvement mais nos profs ont dispensé leurs cours le plus normalement possible», diront les lycéens rencontrés aux lycées El Idrissi et Ibn Annas. M.Lemdani a expliqué cela par le fait que ces établissements scolaires suivent plutôt le Conseil des lycées d'Alger (CLA). Excepté le centre d'Alger, la mobilisation des enseignants de l'éducation nationale était massive au niveau national, a indiqué le chargé de l'information. Parmi les échos parvenus au Cnapest des coordinateurs des autres wilayas du pays, notre interlocuteur a cité les wilayas de Tarf, de Tipasa, de Bouira et de Annaba où le taux de suivi a atteint les 100%. A Constantine, 43 lycées sur les 46 ont été paralysés, 45 sur 53 à Batna, 37 sur 44 à Tlemcen, 33 sur 40 à Skikda et 35 sur 40 ont répondu à l'appel du Cnapest à Chlef. A Alger, le taux tourne, selon M. Lemdani, autour de 70%. Le bureau national du Cnapest organisera, aujourd'hui, à 11h une conférence de presse pour faire le point sur ce mouvement de grève. Pour rappel, ce débrayage a été décidé en décembre dernier par le Cnapest. Pour les travailleurs du secteur, il s'agit, à travers ce mouvement, d'exprimer leur mécontentement face à l'érosion du pouvoir d'achat des fonctionnaires et leur rejet du projet de statut particulier et de la nouvelle grille des salaires. Selon M.Lemdani, la décision de l'augmentation des salaires devient caduque du moment qu'elle est déjà absorbée par la cherté de la vie. «Nous revendiquons un pouvoir d'achat décent qui reflète la situation sociale de l'enseignant», avait-il déjà déclaré à L'Expression. Sur le statut particulier de l'enseignant, le Cnapest a relevé des insuffisances. Beaucoup de points n'ont pas été retenus dans le projet présenté par la tutelle et celui relatif, notamment au régime indemnitaire. Le mouvement du Cnapest sera suivi, faut-il le souligner, d'une grève nationale des travailleurs régis par de statut général de la Fonction publique, annoncée pour ce mardi par la Coordination nationale des syndicats autonomes, regroupant douze syndicats, ainsi que le CLA. Aussi, le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) menace d'organiser, dès le 27 janvier prochain, un sit-in devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il menace également de recourir à une grève nationale de 4 jours à partir du 28 janvier prochain dans le cas où la situation des rémunérations n'aura pas évolué compte tenu des revendications formulées.