Dans une conférence débat qu'elle a accordée à la Chaîne III, la porte-parole du PT, qui est représentée à l'APN par une quinzaine de députés, a déclaré que la crise qui mine la Kabylie serait sciemment créée et entretenue pour faire diversion et mieux faire passer les réformes économiques. Elle cite à ce propos certains pays africains dont le Zaïre. Louisa Hanoune a, tout au long de son passage sur les ondes, tiré à boulets rouges sur la politique des réformes non sans dénoncer au passage la signature des accords d'association avec l'union européenne qu'elle juge venue avant terme et conclue en catimini, à l'insu de la volonté populaire. «comment a-t-on signé les accords d'association avec l'Union européenne alors que les tractations avec les instances internationales en vue d'accéder à l'OMC sont toujours en cours?», s'interroge-t-elle. Des accords qu'elle qualifie «de prélude illégitime à la vente au rabais du potentiel économique du pays». Selon elle, le peuple algérien n'a pas à se livrer pieds et poings liés aux prophètes de la mondialisation. «ce n'est pas une fatalité car il y a encore des chances d'espérer» dit-elle tout en appelant le peuple algérien à prendre exemple sur les peuples qui mènent le combat anti-mondialisation à travers le monde. Appelée à commenter l'action de l'Ugta qui fait également front aux réformes, Hanoune dit tout de go que la centrale, entendre le syndicat historique et révolutionnaire version Aïssat Idir, est le patrimoine commun de tous les Algériens. Même si elle «ne souscrit pas aux déclarations de Sidi Saïd», elle dit adhérer à la lutte que mène la centrale contre les réformes. Rebondissant sur le volet des réformes, Louisa Hanoune soutient que l'on ne doit pas privatiser et donner l'argent du contribuable au privé. Surtout étranger. «L'Etat doit rendre des comptes, certains secteurs ne peuvent être privatisés», ajoute-t-elle sur un ton de révolte. «Non aux privatisations à tour de bras ! il faut tenir compte des spécificités algériennes, nous avons nos traditions et nos repères!» s'insurge-t-elle encore. Louisa Hanoune promet que son parti jouera son rôle de veille au parlement notamment en faisant barrage à des «lois scélérates et anticonstitutionnelles visant à faire passer la pilule des réformes» non sans faire la remarque cinglante que «l'Etat doit d'abord balayer devant sa porte avant de prôner des mesures de privatisation tous azimuts. Elle évoque la masse colossale que doit ce dernier au système de sécurité sociale». Ainsi la porte-parole du PT met toute sa verve et son franc-parler pour dénoncer des mesures qu'elle définit, à la limite, «d'illégales et d'une forme de violation du droit du peuple de disposer de ses richesses nationales et de son patrimoine économique». Elle a en outre manifesté sa crainte de voir la généralisation du chômage du fait de la fermeture en chaîne des entreprises publiques économiques comme le complexe sidérurgique d'El Hadjar ou Ferphos (représentant la richesse minière) «sous-traités à Ispat». Louisa Hanoune conclut en mettant en garde contre «la dépermanisation qui guette l'administration et les services, en somme la fonction publique.» Critiquant le modèle américain, elle appelle les pouvoirs publics à créer des emplois permanents grâce à la formidable manne financière générée par la vente des hydrocarbures. «Merci madame Khalida Toumi!» fut le lapsus de l'animateur en fin d'émission. Plutôt révélateur d'un certain combat, commun aux deux dames.