«Jamais le pays n'a été autant en danger qu'aujourd'hui», c'est en ces termes que le porte-parole du PT, Mme Louisa Hanoune, a voulu commenter l'accord d'association établi entre l'Algérie et l'Union européenne. La députée du Parti des travailleurs a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de son parti, que cet accord ne vise, ni plus ni moins, que la destruction de la production nationale et la liquidation des entreprises publiques et même privées, qui ne peuvent plus faire face à la concurrence déloyale des compagnies étrangères et des multinationales. Il ajoute que cet accord est une véritable capitulation de l'Etat, qui veut mener le pays vers le doute et la récession. Mme Hanoune s'interroge, d'ailleurs, sur le contenu réel de cet accord, puisque aucune spécificité n'entoure les engagements proposés par l'Union européenne. Elle cite, notamment, l'exemple de la libre circulation des personnes qui demeure le plus grand souci des Algériens, et affirme que même les cadres supérieurs du pays n'auront pas de facilités pour se déplacer en Europe. Tout en indiquant que les partis de la coalition gouvernementale ureront leur responsabilité dans la signature de cet accord, ils peuvent encore concourir à sauver l'essentiel et rectifier le tir. Le porte-parole du PT interpelle, dans son discours, l'UGTA, les syndicalistes et tous les partis politiques qui se disent nationaux pour coordonner leurs efforts et faire bouger les choses, avant qu'il ne soit trop tard. Mme Hanoune, tout au long de son discours, a dénoncé cette volonté des Européens, mais aussi des Américains de démembrer les pays, de détruire les cadres et les économies nationales afin de privatiser et d'avoir le contrôle sur toutes les richesses. Elle attire l'attention sur la privatisation de Sonatrach, qui demeure le pilier de l'économie nationale, et alerte les autorités et la classe politique sur le danger de bradage de cette société nationale, qui a toujours conforté la place du pays dans le monde et uré sa santé financière. Louisa Hanoune s'est insurgée surtout contre la privatisation de Sonelgaz, et a accusé Chakib Khelil d'avoir organisé sa dissolution à l'APN. Elle accuse aussi le ministre de l'Energie et des Mines d'être derrière la crise politique en Argentine, puisqu'il était chargé par le FMI du plan de restructuration économique de ce pays. Le porte-parole du PT ajoute, en affirmant, que tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait la même chose en Algérie. La récession, la délocalisation, la privatisation, mais aussi la régionalisation installée en Kabylie et ailleurs, et les réformes de l'Etat élaborées par la commission Sbih, sont autant d'éléments qui amènent à penser que le pays est plus que jamais en danger, affirme Mme Hanoune. Elle indique, par ailleurs, que tout cela s'inscrit dans un plan bien établi et qui entre dans la stratégie de l'après-11 septembre, visant, selon elle, à utiliser la carte de la lutte antiterroriste pour s'emparer des richesses des pays en voie de développement. Mme Hanoune affirme, en outre, que les Américains ne sont pas étrangers aux conflits intérieurs et même à la crise en Kabylie, indiquant que cela fait partie de la stratégie de démembrement des pays faibles politiquement et riches économiquement. Enfin, le responsable du PT s'insurge, encore une fois, sur le silence du monde arabe face à l'agression systématique d'Israël dans les territoires occupés.