La chikha Rimiti bulgare ainsi que la fraîcheur et la diversité musicales de ce groupe ont séduit, deux soirées de suite, le public algérois... A l'occasion du Festival culturel de l'Union européenne en Algérie, l'ambassade de la République fédérale d'Allemagne et le Goethe Institut d'Alger ont offert au public algérois, la semaine dernière, deux concerts du Schäl Sick Brass Band à la salle Ibn Zeydoun de Riad El-Feth. Un groupe qui fait dans «les musiques du monde» et pratique avec intelligence, recherche et humour la «fusion» des genres. Si l'atmosphère de la soirée de mercredi dernier était plutôt «chargée» en raison principalement de l'actualité du jour: la libération des 17 touristes disparus dans le Sahara et parmi eux six Allemands, l'ambiance de jeudi était plus incline à la fête. Il faut dire que l'appel lancé, la veillée, à la radio Chaîne III par l'animateur de Black and Blue a eu son effet. Le public a largement répondu présent en se rendant en force à la salle Ibn Zeydoun, contrairement à la veille. Quoi qu'il en soit, d'aucuns auront remarqué et apprécié la diversité musicale et instrumentale qui caractérise le groupe Schäl Sick Brass Band. Musique folklorique par essence à la note caustique et drôle qui ose le mélange sans complexe avec d'autres styles modernes, comme le rock, la pop, le jazz, le hip hop et le rap. Le résultat est un cocktail de musique universelle joué par des musiciens issus de quatre coins du globe. Un plus qui fait l'originalité du Schäl Sick Brass Band qui est devenu l'un des ensembles musicaux les plus remarquables d'Allemagne. Extravagance et fanfares en délire. Des chanteuses bulgare et italienne, un percussionniste iranien ainsi que des musiciens qui manient différents instruments à vent (tuba, trompette, saxophone...) ajouté une batterie et une guitare, cela confère à l'orchestre un son fort intéressant dans son ensemble. Le rythme vif des percussions (derbouka, bendir...) donne du tonus et du fouet à l'intérieur de ces sonorités. Le groupe brasse un melting-pot de musiques aux rythmes cubain, grec, oriental, bohémien et bien sûr bavarois. Le costume traditionnel, fleuri, sans oublier la voix perchée de l'interprète bulgare fait rappeler à notre mémoire les chanteuses chaouies ou encore les «Chleuhs» du Maroc. Des similitudes ou ressemblances qui confirment le rapprochement des cultures. Ouvert sur le plan artistique, le groupe Schäl Sick Brass Band aime renforcer sa troupe par l'introduction de nouveaux artistes venus du monde entier. Son dernier dévolu s'est porté - grâce à M.Fellahi (directeur de la salle Ibn Zeydoun), qui a permis cette rencontre - sur les deux musiciens du groupe électro-raï le guitaristes Sidi-belabbéssien Lotfi Attar et le saxophoniste Dahmane Denden. Expérience aboutie pour Lotfi qui fera montre de ces performances à la mesure de son talent et de pousser, en exclusivité SVP, la chansonnette raï sur Mamas de Cheb El-Hendi. L'orchestre revisitera aussi d'autres morceaux extraits de notre répertoire à l'image de Didi de Khaled en version dialecte allemand. Cela devient l'histoire de «Marie, la plus belle vendeuse au supermarché, blonde aux longs cheveux. Marcel en était éperdument amoureux. Mais elle était mariée à un autre», raconte ce musicien. A propos de sa participation au concert, Lotfi Attar nous confiera dans les coulisses juste avant de monter sur scène: «De nature curieuse, ma curiosité se porte sur la section cuivre. C'est ce qui m'intéresse pour mes projets. Au cas où je ferais un enregistrement, je saurais quel instrument introduire dans le raï». Pour les fans de Raïna Raï, sachez que le groupe se produira le 18 mai prochain à l'université de Bab Ezzouar. Ça promet!