«La censure pardonne aux corbeaux et poursuit les colombes.» Juvénal, extrait de Satires II Finalement, la programmation multiple des programmes sur les différents canaux de l´Entv, pose un réel problème pour le téléspectateur algérien. Après la fin de la série La Famille Djemaï, qui n´a finalement diffusé que 16 épisodes, suite à la suppression de l´épisode relatif aux pétrodollars, la série de Djaâfar Gassem a créé une véritable tchaktchouka dans la programmation. Devant le vide laissé par Djemaï, la programmation a finalement reprogrammé des épisodes de Souk Hadj Lakhdar et celle de la série Caméra chorba. Une reprogrammation qui a créé un véritable cafouillage dans les épisodes, puisque des épisodes de Lakhdar diffusés sur la A3, ont été reprogrammés sur la terrestre et ceux de la Caméra chorba qui étaient diffusés avant le f´tour sont diffusés depuis la première partie sur Canal Algérie. A cela s´ajoute la polémique lancée par Lamine Merbah sur la censure des épisodes de son feuilleton Dar El Kdima. Tout ceci est lié à l´absence d´une commission de visionnage des programmes, avant le Ramadhan. La réaction de Lamine Merbah est justifiée, mais ce n´est pas Canal Algérie qui censure ou qui élimine les épisodes. Canal Algérie n´est que diffuseur d´un produit vu et approuvé, par une autre entité plus complète et plus discrète. Avant chaque programmation, les productions sont gérées par la production. C´est elle qui visionne et qui accorde un visa de passage pour chaque production qui a obtenu un financement de la télévision. Mais pour le Ramadhan, c´est une autre paire de manches. Les producteurs signent tardivement leur contrat. Juste quelques mois avant le Ramadhan. Ce qui les conduit à présenter leur produit en retard et parfois ils donnent les cassettes durant le Ramadhan. A ce moment, la commission de visionnage n´a pas le temps de voir tout le feuilleton surtout durant le Ramadhan, et donc elle visionne la cassette avant chaque diffusion, pour éviter que justement, il y ait des mauvaises découvertes. C´est pour cette raison essentielle que l´Entv revoie certains épisodes et élimine d´autres pour non-conformité avec la politique de l´Eptv. Certaines séries sont diffusées dans le désordre car certains épisodes sont visionnés par le DG lui-même, ce qui engendre quelques heures de retard. Il faut savoir que les auteurs et producteurs sont soumis à un contrat très strict et dans certains articles on stipule que l´Entv a le droit de suspendre ou de supprimer un produit s´il peut heurter la sensibilité du téléspectateur. Mais parfois, l´Eptv ne juge pas sur l´oeil du public, mais dans l´intérêt de la nation. La censure et l´élimination de certaines scènes n´obéissent pas seulement aux critères de qualité, mais de profondeur de champ. Cela n´a pas poussé la direction de l´Entv à supprimer des produits de la grille de production comme l´a si bien fait HHC avec la série Hal Oua Ahoual 2 de Mohamed Sahraoui, l´année dernière. HHC avait également déprogrammé le feuilleton El Ghaïb de Dahmane Ouzid, parce que le personnage principal était un alcoolique. Comme il a poussé Belkacem Hadjadj à changer la chanson de sa Caméra cachée et à supprimer le terme ouch echar du générique. Sachant que le producteur est payé dès qu´il remet la dernière cassette du produit, sa censure ou sa diffusion n´est plus de son ressort. Néanmoins, malgré tous les barrages administratifs, l´Entv, ne censure pas la médiocrité, mais plutôt le message véhiculé qui touche souvent à la politique et à la religion. [email protected]