«En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En Urss, tout est interdit, même ce qui est permis.» Winston Churchill En observant les émissions médiocres que réalise l´Entv sur la Coupe d´Afrique et la qualité des émissions produites par des pays voisins, notamment la Tunisie, la question sur la production exécutive accordée aux producteurs privés est relancée, surtout en prévision d´une importante rencontre entre les producteurs privés et le DG de l´Entv. Il n´y a pas que le champ audiovisuel qui est finalement interdit au privé. Certains genres sont carrément fermés aux producteurs privés qui remplissent pourtant pratiquement 40% du programme de l´Entv. En effet, les émissions économique, culturelle, sociale, de sport et surtout d´information sont interdites aux producteurs privés. Seul le divertissement, la fiction, les émissions enfantines et les documentaires sont autorisés par la direction de l´Entv aux privés. Si certains domaines comme les émissions sur la société, l´information et l´économie sont acceptables et comprises par les producteurs et cela pour des raisons politiques, ils ne comprennent pas, en revanche, pourquoi on refuse que les privés ne soient pas autorisés à faire des émissions sur le sport ou la culturelle. La réponse de l´Entv a été claire: «Nous avons nos journalistes et nos rédactions pour faire ce genre d´émissions.» L´Entv ira même jusqu´à refuser les analystes externes à la télévision. Le puissant service des sports s´oppose jusqu´à aujourd´hui à donner la production à une boîte privée prétextant que sa rédaction était capable de réaliser une telle émission. Le résultat est là. L´Entv fournit des émissions médiocres, avec des sujets tout justes moyens et des invités triés sur le volet qui font de piètres prestations. A cela s´ajoute une concurrence acharnée entre le service des sports de Canal Algérie et celui de l´Entv en arabe. Canal Algérie a été autorisée il y a quelques jours seulement à présenter une émission sur la CAN. Et pourtant, dans des télévisions publiques dans le monde, les émissions de sport sont réalisées par des producteurs privés. C´est le cas, notamment de notre voisin la Tunisie et de sa chaîne publique TV7 qui présente Sport 7, produite par la boîte privée Cactus Prod et animée par Moez Ben Gharbia. Une émission qui réalise un taux de pénétration de 39,1% et surtout un taux d´audience de 74,1%, ce qui est énorme en termes d´audience surtout avec la concurrence de Hannibal et Nessma TV. Cactus Prod est une boîte tunisienne privée créée en 2002. Elle a été la première à travailler avec le géant hollandais Endemol, avant même les frères Karoui, en produisant la version tunisienne de «Ekher Karrar» (dernière décision), «Dlilek Mlak» (à prendre ou à laisser) qui était diffusé sur TF1), «Al Hak Maâk» (sans aucun doute sur TF1), «Ahna hakka» (famille en Or sur TF1) mais aussi «Andi Ma Enkollek» (y a que la vérité sur TF1) acquis auprès de Magnolia, une société de production italienne. La télévision publique tunisienne n´est pas la seule à collaborer avec les privés pour satisfaire ses téléspectateurs. Le groupe public France Télévisions, la Rai en Italie ou encore la TVE en Espagne, travaillent beaucoup avec des producteurs privés dans tous les genres et pas seulement dans le divertissement. Pourquoi alors l´Entv a peur de son ombre et de sa silhouette? [email protected]