L´audience des comiques est très restreinte: il n´y a que le public qui les aime. Jean Poiret Dans un récent sondage réalisé par l´agence franco-algérienne Immar, le divertissement occupe toujours une bonne place, suivi de très près par l´Information et sa messe du 20h. La nouveauté de ce sondage est la montée en flèche du canal arabophone A3, par rapport à la Terrestre et à Canal Algérie qui reste le deuxième canal le plus regardé par les Algériens. Ceci s´explique par le fait que la majorité des Algériens ont quitté leur bonne vieille antenne analogique pour la parabole satellite. Et le satellite le plus utilisé des Algériens reste Nile Sat en raison de la présence gratuitement du bouquet France télévision, mais aussi des principales chaînes arabes très prisées par les ménagères algériennes de moins de 50 ans, qui regardent souvent les feuilletons turcs sur le bouquet MBC, alors que les matchs de foot sur Al Jazeera Sport sont la cible des jeunes de plus de 20 ans. Les Algériens ont cessé de regarder les chaînes sur Hotbird en raison du verrouillage antipirate et l´absence des chaînes françaises. C´est pour ces raisons essentielles que la chaîne A3 reste le canal le plus regardé des Algériens. Mais la bataille de l´audimat n´est pas située sur ce canal. Car pour le moment deux émissions s´illustrent sur le paysage audiovisuel algérien: Bordj El Abtal et Dzaïr show. Ce n´est pas un hasard. Car ces deux émissions disposent d´un atout maître pour la réussite de l´émission: l´animateur. Environ 60% des personnes sondées sont attirées par le jeu des animateurs. Dans Bordj El Abtal, produit par Bouabdallah, ce ne sont pas les épreuves qui intéressent les téléspectateurs mais bien les invités et les animateurs: Samira Zitouni, l´ex-chanteur Mohamed Réda et surtout Cheikh El-Khouchkhach, incarné par le comédien Yousfi Toufik possèdent un capital sympathie auprès des téléspectateurs, notamment la tranche d´âge entre 7 et 21 ans. Le seul handicap de ce programme, ce sont les invités, qui parfois ne sont pas à la hauteur de l´événement. La production algérienne a choisi de faire appel à des stars comiques comme Bouakaz et Atika pour faire gonfler l´audimat et surtout faire participer les téléspectateurs aux jeux SMS qui sont une source non négligeable de revenu pour l´émission. Deuxième émission à faire de l´audimat, Dzaïr Show. Là aussi l´animateur a une large part de responsabilité, puisque 61% des personnes sondées par Immar affirment regarder l´émission grâce à Sofiane Dani. Mais 57% affirment aussi regarder l´émission à cause des couleurs et formes attrayantes du décor. Un décor à l´américaine avec un bureau à la Larry King et un sofa à la Michel Drucker. Mais Dzaïr Show souffre de l´absence de constance et de régularité dans le contenu. Mais là, c´est aussi le problème de la qualité et de l´absence d´invités de marque. Ce sondage de Immar révèle aussi que les informations occupent toujours une bonne place avec 24% de part d´audience, suivies du film de la soirée sur la Terrestre, puis des émissions sportives sur les trois canaux. En revanche, les chiffres ne sont pas bons pour les émissions Tara Matara et Ahlil, deux émissions au concept très proche et assez musical souffrant de la faiblesse de leurs animateurs vedettes. Vivement le retour de Naffaâ El Djoundi et Manel Gherbi. Enfin, en matière de production publique, seule l´émission de Canal Algérie Qaâda animée par Linda Tamadrari, arrive à faire sortir la télévision algérienne hors de ses frontières et cela grâce au Karakou qui date de l´empire ottoman. [email protected]