Le séisme historique le plus fort qui a affecté la région d'Alger date du 3 février 1716 et a atteint une magnitude de X (Rossi-Forel, d'après Rothé, 1949). Le séisme de mercredi, d'une magnitude de 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter, est le plus violent qu'a connu l'Algérie depuis le 10 octobre 1980; date où la ville d'El-Asnam (Chlef) a été touchée par un violent tremblement de terre d'une magnitude de 7,3 qui a fait plus de trois mille morts - d'autres sources évoquent le nombre de 5000 victimes. Il faut dire que les séismes qui dépassent les 5 degrés sur l'échelle de Richter sont plutôt rares en Algérie. Seuls ceux d'une magnitude assez modérée sont récurrents - tous les cinq ans en général. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la wilaya de Tipaza a connu, le 29 octobre 1989, un séisme de presque la même intensité puisqu'il avait été enregistré 6 sur l'échelle ouverte de Richter. Pourtant il n'avait fait que 30 morts: c'est dire que l'effet de site et la nature du sol déterminent pour beaucoup la gravité et l'impact psychologique de ce phénomène naturel sur les populations. Ainsi, le séisme qui vient de faire plus de 1467 victimes voit son caractère spectaculaire décuplé de par la zone où il a eu lieu : proche de l'Algérois à forte concentration humaine. et la nature du sol qui aurait également favorisé le caractère destructeur des ondes sismiques puisque l'on avance que la ville de Réghaïa, fortement touchée, se caractérise surtout par son grand lac naturel, ce qui aurait, d'après les géophysiciens, été propice à la nocivité des ondes sismiques - présence de l'eau dans le sol - ajoutées à cela toute les autres normes du code parasismique, généralement non respectées particulièrement dans le bâti. Les géophysiciens rappellent, par ailleurs, que toute la région ouest de la Méditerranée, dont le nord de l'Algérie, est familière des séismes. Ce dernier aurait régulièrement connu de tels événements géologiques à travers les siècles comme celui d'Oran en 1790. Mais faute de traces écrites, les géologues ne peuvent remonter la chronologie des séismes en Algérie au-delà de 1365 où un séisme de 8 à 9 de magnitude fut enregistré. Viennent ensuite ceux de 1735, de 1756 de plus ou moins forte magnitude. Par la suite, toute la région d'Alger et le bassin de la Mitidja: de 1800 à 1900, Tipaza, Boumerdès et Blida auraient connu des secousses telluriques plus ou moins fortes. Les dégâts qu'elles occasionnaient se voyaient à l'époque à travers la destruction des maisons construites en terre cuite. Des pics sismiques furent observés en 1802, 1847 et 1889, tous plus ou moins forts. Celui de Blida en 1825, puis celui de Ténès en 1890 seraient mémorables de par leur degré de violence et de destruction. Par la suite et au Xe siècle, avec l'avènement d'instruments de mesure précis, les scientifiques ont pu à chaque fois noter leurs observations; les géophysiciens estiment que la région d'Alger a connu des séismes d'amplitude modérée entre 1910 et 1954 date du premier tremblement de terre meurtrier après 1900. Celui d'El-Asnam, ex-Orléansville, durement frappé le 9 septembre de cette année par un séisme d'une magnitude de 6,7 qui avait fait plus de 1000 morts. Le 29 octobre 1989, un séisme d'une magnitude de 5,9 avait frappé à environ 110 km à l'ouest de la même ville, c'est-à-dire Nador comme mentionné plus haut. Une année auparavant, en 1988 la localité de Oued Djer ( entre Aïn Defla et Blida ) fut ébranlée par un séisme de 5 sur l'échelle de Richter, et qui a occasionné la destruction de plusieurs maisons coloniales. De retour à l'Algérois, l'activité sismique s'est encore fait ressentir à Baïnem (Ain Bénian) en 1996 lors d'un tremblement de terre de 5,7 qui avait fait 2 morts. Deux tremblements de terre ont ces dernières années sorti de l'anonymat les régions où ils se sont produits. Citons celui de Aïn Temouchent d'une magnitude de 5,7 en 1999 et qui a fait 25 morts. Et celui de Beni Ouartilane qui s'est produit le 10 novembre 2000 et qui a tué cinq personnes.