L'on mesure le grand décalage qui sépare le Japon de l'Algérie. Un séisme a secoué hier le nord du Japon à 9h 24 GMT. Son épicentre est situé dans la mer du Japon au large du sud-ouest de l'île d'Hokkaïdo. La section séisme de l'agence météorologique estime la magnitude du séisme à 7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter. Une réplique de 4,9 sur la même l'échelle a secoué la zone environ quatre heures plus tard. Les préfectures d'Iwate et de Miyagi, dans le nord du Japon, ont été sérieusement ébranlées par le séisme qui a été ressenti jusqu'au centre de Tokyo, pendant environ deux minutes où les gratte-ciel ont oscillé pendant toute la durée de la secousse. Un bilan provisoire fait état de 72 blessés, dont cinq dans un état grave. L'essentiel des dégâts consiste en des incendies et des éboulements. L'on signale aussi l'arrêt automatique d'un réacteur nucléaire, proche de l'épicentre, quant aux autres centrales de la région, elles fonctionnent normalement. L'importance du tremblement de terre a amené le gouvernement à mettre en place une cellule d'urgence. Des témoignages relèvent le caractère exceptionnel du tremblement de terre d'hier. «J'étais dans le métro qui quittait une station quand il a été violemment secoué. J'ai pensé que quelqu'un s'était jeté sur les rails. Mais ça a continué à secouer violemment pendant 30 secondes, je n'ai jamais vu cela», a déclaré un jeune homme qui était dans le métro de la ville de Miyagi, une localité d'un million d'habitants. Le directeur de la section séisme de l'agence météorologique affirme, quant à lui, que «l'impact aurait été beaucoup plus important si l'épicentre du séisme n'avait pas été aussi profond». Certains services, tel le transport ferroviaire, routier et aérien, ont été momentanément suspendus, le temps d'effectuer les inspections nécessaires. A peine une demi-heure après le séisme tout est rentré dans l'ordre au Japon. Ce fort tremblement de terre intervient cinq jours après celui qui a secoué le centre de l'Algérie, où les pertes en vies humaines sont estimées à 2217 morts. 9 085 blessés sont à déplorer en plus du fait de l'effondrement de plus de 1000 constructions. Pourtant, le séisme de Boumerdès était moins puissant. L'on mesure le grand décalage qui sépare le Japon de l'Algérie. Le premier se sachant dans une zone à forte activité sismique n'a pas lésiné sur les moyens et a pris les devants de sorte à parer à toute catastrophe, alors que notre pays, traversé lui aussi sur toute sa bande nord par une plaque tectonique instable, n'arrête pas de compter ses morts à chaque cataclysme de cette nature. Pourtant, il y a eu El-Asnam, Beni Ouartilane, Aïn Temouchent, mais il semble que les pouvoirs publics ne retiennent pas les leçons.