«L'institut Pasteur ne fermera pas ses portes, au contraire depuis le séisme du 21 mai, nous avons redoublé d'efforts pour venir en aide aux malades», c'est ce que nous a déclaré le Pr Belkaïd, directeur général dudit institut. Des services comme ceux de la parasitologie, la tuberculose, le laboratoire médical, la bibliothèque et la vaccination n'ont pu résister à la forte secousse tellurique. Des fissurations parfois profondes apparaissent sur les murs des bâtisses. La terrasse de l'immeuble est déconseillée aux employés tant les dégâts sont énormes. La bâtisse qui date de 1894 a pourtant résisté à des secousses de la même intensité dans le passé. Selon le prérapport des services de contrôle «a priori il n'existe pas de danger majeur sur la bâtisse, sinon ces derniers nous auraient demandé d'évacuer les lieux», précise notre interlocuteur, lequel nous affirme que l'activité n'a jamais cessé depuis le séisme «Il n'y a aucune raison pour s'alarmer, du moins c'est ce que nous ont confirmé les spécialistes». En attendant le rapport final du CTC, les services touchés ont été déplacés vers des immeubles avoisinants au sein même de l'institut, et ce, mis à part celui de la tuberculose qui a été transféré vers le laboratoire central de Oued Knis. Idem pour le matériel. qui n'a pas été endommagé :«Heureusement, d'ailleurs, c'est un équipement qui coûte excessivement cher, nous avons tenu à le déplacer au lendemain de la catastrophe.» L'afflux des patients est nettement inférieur depuis le séisme. Selon Mme Mezkhèche chef du service parasitologie, «les gens ont tendance à négliger leur problème de santé après chaque catastrophe». «Cela a plus ou moins atténué la pression sur nos services» reconnaît-elle. L'unité pharmaceutique n'a pas été affectée par le séisme. Selon M.Belkaïd l'institut est en mesure de doubler la production pour répondre aux besoins potentiels. Par ailleurs, une permanence est assurée au niveau de l'institut pour intervenir en cas de besoins dans les zones sinistrées. Interrogé par nos soins, le Pr.Belkaïd a nié l'existence d'une quelconque épidémie dans ces régions «Il faut éviter d'affoler les gens, déjà sérieusement traumatisés par le séisme. Il ne faut pas aussi sombrer dans l'irrationnel» et d'ajouter: «Si les services de santé avaient détecté ne serait-ce qu' un seul cas de typhoïde, ils auraient informé la population. Il n'y a aucune raison de cacher ce genre d'information». Néanmoins le risque d'épidémie demeure persistant, et pour cause, «il faut sensibiliser les gens sur les questions d'hygiène dans les camps de toile».