La diplomatie n'est que le reflet de la politique interne d'un pays et l'Algérie, ma foi, reste marquée par les différentes catastrophes qui s'abattent sur elle depuis dix ans. Et c'est vrai que pendant longtemps, on a été seul à affronter toutes ces calamités, qu'elles soient naturelles ou provoquées par les hommes, comme le terrorisme. La nouveauté, maintenant, c'est que la communauté internationale se tient à nos côtés, comme cela a été le cas lors des inondations de Bab El-Oued, et encore plus à l'occasion du séisme du 21 mai 2003. Deux explications à ce regain d'intérêt dont bénéficie l'Algérie. D'abord, les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 à New York qui ont révélé au monde entier la nature odieuse du terrorisme international. Ensuite, il y a eu, et il faut en convenir, toute l'action diplomatique du Président Abdelaziz Bouteflika, qui a mouillé son maillot pour redonner du lustre à l'image de l'Algérie au niveau mondial, une image largement ternie par la monstruosité du terrorisme. Le chef de l'Etat avait d'abord annulé certains de ses voyages à l'étranger au plus fort de l'urgence créée par le cataclysme du 21 mai, cataclysme qui avait nécessité sa présence sur le terrain pour veiller au bon déroulement des secours. Mais sitôt bouclé le projet de loi de finances complémentaire 2003, qui a dégagé une enveloppe de 144,3 milliards de dinars pour la reconstruction du centre-nord du pays ravagé par la catastrophe, le Président a repris son bâton de pèlerin pour se rendre à Genève, en Suisse, et à Evian en France. Hasard du calendrier oblige, ces deux rendez-vous étaient incontournables, M.Bouteflika étant à la fois membre du groupe africain chargé, avec les présidents sud-africain, nigérian et sénégalais de représenter le Nepad au sommet des pays du G8, mais il a été également sollicité par la Ligue arabe pour défendre le dossier de la Palestine auprès de la même instance des pays les plus riches de la planète. Diplomate chevronné, ancien ministre des Affaires étrangères de Houari Boumediene, le chef de l'Etat est certainement le meilleur ambassadeur que l'Afrique et la Palestine pouvaient se payer. Et son carnet de rendez-vous est le meilleur indice de l'efficacité de son action diplomatique. C'est ainsi que le Président Bouteflika a tenu dimanche matin à Lausanne une réunion de concertation avec les présidents Obasango du Nigeria, Mbeki d'Afrique du Sud et Wade du Sénégal. Le Président s'est également entretenu dimanche matin toujours en sa résidence à Lausanne, plus exactement àl'hôtel Beau rivage, avec le président Pascal Couchepin, président de la Confédération helvétique, avec son homologue brésilien, le président Luis Inacio Lula da Silva. Par ailleurs, lors d'un petit déjeuner offert lundi matin par le président chinois, Hu Jintao, le président Abdelaziz Bouteflika a souligné l'exemplarité des relations algéro-chinoises qui se projettent et se prolongent dans les actions communes au sein du forum sino-africain et du Nepad. Le président brésilien et le Premier ministre malaisien avaient également pris part au petit déjeuner. Bien entendu, le Président de la République a saisi l'occasion qui lui a été offerte par la tribune d'Evian pour demander l'aide de la communauté internationale, notamment les puissances qui forment le G8, dans la dure épreuve qui a frappé notre pays. «Je serais hautement reconnaissant, a-t-il dit à l'ouverture des travaux du sommet du dialogue élargi, à chacune de Vos Excellences de me faire bénéficier de toute forme de concours ou de toute suggestion qui lui paraîtrait appropriée pour m'aider à relever ce grand défi et à panser les blessures d'une Algérie une fois de plus martyre'.» Cet appel n'a pas laissé insensibles les membres du G8, puisque le président français Jacques Chirac a appelé ses pairs à soutenir l'Algérie dans son action de reconstruction en lui apportant une aide concrète. De leur côté, plusieurs chefs d'Etat et notamment les présidents américain, Georges W.Bush, le Chinois, Hu Jintao et les Premiers ministres britannique et canadien, Tony Blair et Jean Chrétien, ont également exprimé leur sympathie et relayé l'appel du chef de l'Etat français.