Plus concrètement, le président Jacques Chirac a déclaré que celle-ci pourrait prendre diverses formes. L'intense activité diplomatique déployée par le Président de la République à Evian a rencontré des échos très favorables auprès de ses pairs du G8, les huit pays les plus riches de la planète. Le président français Jacques Chirac lui-même, dont le pays a accueilli le sommet dans la station balnéaire d'Evian, a salué l'intervention pleine d'émotion du chef de l'Etat algérien, et a affirmé que cette déclaration faite dimanche au sommet «a suscité la compassion et la sympathie de l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement qui ont tenu à renouveler au chef de l'Etat algérien leur soutien face à la tragédie qui a frappé l'Algérie et l'ont fait avec des propos venus du coeur». En effet, profitant de sa présence à Evian, où il représentait le Nepad en compagnie des présidents Mbeki, Obasango et Wade, le Président Bouteflika a plaidé, avec des accents très émouvants, à peine, une semaine après le séisme ravageur qui a endeuillé l'Algérie, pour une aide internationale accrue multiforme, n'hésitant pas à préciser sa pensée en ces termes sans ambiguïté: «Je serai reconnaissant à chacune de Vos Excellences de me faire bénéficier de toute forme de concours ou de toute suggestion qui lui paraîtrait appropriée pour m'aider à relever ce grand défi et à panser les blessures d'une Algérie une fois de plus martyre.» Cet appel pathétique a touché d'autant plus les représentants du G8 que le Président de la République avait encore en tête les images douloureuses des milliers d'Algériens sinistrés , blessés ou handicapés à vie et de toutes les victimes du cataclysme du 21 mai dernier. Pour le président Chirac, qui a été l'un des premiers à décrocher son téléphone pour faire part à M.Bouteflika de sa sympathie juste après le séisme, ce drame est un coup «porté au développement de l'Algérie» et nécessite, au-delà de l'aide humanitaire, une forte solidarité de la communauté internationale. Plus concrètement, le président Jacques Chirac a déclaré que cette aide du G8 à l'Algérie pourrait prendre diverses formes: «Reconversion ou annulation de la dette, aides au développement, investissement - une aide que l'on doit à un ami qui souffre.» A cet effet, les ministres des Finances du G8 ont été chargés d'étudier, dans un délai d'un mois, les propositions les mieux à même d'aider à court et moyen termes l'Algérie, en liaison avec les autorités algériennes. Le président Chirac a continué sur le registre en affirmant: «Je souhaite depuis toujours le renforcement des liens humains, économiques, sociaux, culturels avec l'Algérie», ajoutant que «la page est tournée entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale». Ces mots très forts, exprimés par le président français, et qui émanent du coeur, sont le fruit d'un travail patient effectué par le Président Abdelaziz Bouteflika pour redonner à l'Algérie sa place sur la scène internationale, notamment auprès de la France qui est notre principal partenaire. Depuis sa visite d'Etat en France, M.Bouteflika n'a pas été avare en efforts pour rapprocher les deux peuples qui se trouvent des deux côtés de la Méditerranée, et malgré la persistance de la nuisance terroriste, de nombreuses entreprises françaises sont aujourd'hui prêtes à venir travailler en Algérie, et la solidarité agissante exprimée à l'occasion du séisme du 21 mai est une preuve concrète des retrouvailles entre les deux peuples. Bien que l'Algérie ne soit pas classée dans la catégorie des pays pauvres les plus endettés, il ne fait aucun doute que la dette extérieure continue de peser de tout son poids et qu'elle sera encore plus lourde à supporter à cause des effets dévastateurs du séisme, qui a mis à l'arrêt les activités économiques d'une région considérée comme l'un des poumons économiques du pays. Des milliers de travailleurs se retrouvent pratiquement au chômage, alors que le coût de la reconstruction a déjà été évalué à près de 150 milliards de dinars.