les deux capitales se concertent et font le point de leurs relations bilatérales. Dans le sillage de sa participation au dialogue élargi du sommet du G8 à Evian, et après sa visite et son discours au Parlement européen, le Président Abdelaziz Bouteflika s'est rendu hier en France pour une visite de travail et d'amitié. Celle-ci était programmée en principe pour le 26 mai dernier, mais a dû être reportée à la suite du terrible tremblement de terre qui a ravagé cinq jours plus tôt une partie de la capitale algérienne. Arrivé mardi soir sur le territoire français, le chef de l'Etat algérien a eu le lendemain d'importants et longs entretiens en tête à tête avec son homologue français, le président Jacques Chirac, ponctués d'un déjeuner de travail. Il faut dire que les deux hommes se sont déjà rencontrés et ont eu toute une série d'entretiens lors du sommet du G8 durant lequel le président français s'est fait remarquer par ses marques de solidarité et de soutien au gouvernement et au peuple algériens à la suite du séisme qui a touché notre pays. Sous la houlette et l'impulsion du chef de l'Etat français hôte et président pour l'année en cours de ce regroupement des huit pays les plus riches de la planète, le sommet du G8 a décidé alors d'apporter à l'Algérie «une aide humanitaire d'urgence». Et «afin de faire face aux conséquences financières» de la situation créée «par les tremblements de terre dévastateurs» que connaît notre pays, les chefs d'Etat et de gouvernement de ce club ont demandé à leur ministre des Finances de faire dans un délai d'un mois maximum des propositions concrètes sur «la meilleure manière d'aider l'Algérie». D'ailleurs, c'est le président Chirac en personne qui a annoncé ces mesures d'aide du G8 à moyen et long termes à «l'Algérie blessée». «Une aide que l'on doit à un ami qui souffre», avant d'ajouter que «le drame qui s'est abattu sur l'Algérie était un coup dur porté à son développement». Il a enfin estimé que cette aide pourrait prendre la forme d'annulation, d'allègement ou de reconversion de la dette (algérienne), d'aides au développement et ou des investissements. Paris avait aussi accordé à Alger, au lendemain de la tragédie sismique et à la faveur de la visite dans la capitale de l'Hexagone de notre ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, une ligne de crédit à taux privilégié d'un montant oscillant entre 30 et 50 millions d'euros. Et joignant l'acte au discours, lors d'une rencontre organisée à la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran, M.Jacques Dumasy, ministre conseiller français pour les Affaires économiques et commerciales et chef de la mission économique à l'ambassade de France en Algérie, vient d'indiquer que l'accord de conversion partielle de la dette algérienne pour un montant de 60 millions d'euros, signé en décembre dernier, sera concrétisé, prochainement par une première opération d'investissement dans notre pays. Selon le conseiller économique français, cette première application de l'accord de conversion signé par les deux gouvernements a déjà reçu l'aval du Trésor algérien, et concerne l'investissement d'un opérateur français dans le domaine de la PME. De même, les conditions d'éligibilité à cette opération et les modalités d'achat de créances auprès de ce pays ont été définies dans une note circulaire publiée en mars dernier par le ministre des Finances. Le ministre conseiller français a aussi souligné que «la conversion partielle de la dette algérienne est l'un des instruments qui permettent d'inciter les investisseurs français à s'installer en Algérie pour promouvoir le partenariat économique entre les deux pays». En tout cas, à l'issue des premiers entretiens à Paris entre les deux chefs d'Etat, la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna, a annoncé qu'outre l'aide du G8 à l'Algérie, ces derniers, ont, dans le cadre de la «concertation régulière entre l'Algérie et la France, fait le point des relations bilatérales» entre les deux pays, rappelant qu'il y a de part et d'autre un grand suivi de ces relations au plus haut niveau. Elle a aussi annoncé la visite de plusieurs ministres français à Alger dans les prochains jours.