Le sommet abordera ce programme dont Bouteflika est l'un des architectes. Invité par le président français, Jacques Chirac, au même titre que ses pairs des pays dits «émergents» et ses homologues, les architectes historiques du Nepad, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, participera à partir d'aujourd'hui à Evian et Annemasse, à la frontière franco-suisse, au sommet du G8, regroupant les pays les plus industrialisés et les plus riches de la planète. Le chef de l'Etat, en tant que l'un des artisans de la nouvelle formule de partenariat pour le développement de l'Afrique entre ce continent et les pays occidentaux, prendra part d'abord aux travaux de la réunion consacrée à ce qu'on appelle «le dialogue élargi», entre les pays du G8 et une douzaine de chefs d'Etat de pays du tiers-monde. Cette rencontre verra ainsi la venue aussi, des présidents égyptien, sud-africain, nigérian, sénégalais, mexicain, brésilien et du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Il sera également de la partie lors d'une autre séance de travail regroupant les Huit et des dirigeants de cinq pays africains: Afrique du Sud, Algérie Egypte, Nigeria, Sénégal en présence du secrétaire général des Nations unies. D'ores et déjà, on laisse entendre sur place qu'une ébauche d'évaluation des premiers développements et résultats de ce processus de partenariat qu'est le Nepad sera dressée au cours des cette rencontre élargie, cela d'autant que le chef de l'Etat du pays hôte a d'emblée annoncé à la veille de ce sommet du G8 que «des décisions seront annoncées à ce sommet qui sera celui de la mise en oeuvre du plan d'action pour l'Afrique au dernier G8». Celui-ci, qui s'est tenu en juin de l'année dernière à Kananaskis au Canada, avait rappelle-t-on, dégagé toute une stratégie pour l'insertion du continent africain dans l'économie mondiale et la mondialisation des échanges commerciaux dans lesquels l'Afrique ne représentait plus que 1,6% en l'an 2000 contre 3,3 % en 1986. Les pays africains, qui sont davantage en quête d'aide au développement, d'allégement de leur dette extérieure et d'un accès plus significatif aux marchés internationaux, ont alors trouvé des échos positifs de la part des pays occidentaux qui avaient accepté d'accorder leur soutien politique, diplomatique et fi-nancier au Nepad à la condition que les pays du continent noir adoptent les réformes politiques et économiques nécessaires, luttent contre la corruption, développent des modes de gouvernance démocratiques et se surveillent mutuellement en matière de droits de l'Homme. D'ailleurs pour mettre de leur côté tous les atouts et se présenter à ce G8 en rangs serrés et organisés, six chefs d'Etat et les représentants de 14 autres pays africains ont tenu une réunion préparatoire dans la capitale nigériane Abuja dans laquelle ils ont décrété, par la voix du président Obassanjo, qu'«il est grand temps que (ce) plan de développement décolle». L'apport de l'Algérie, représentée à Abuja par le président du Conseil de la nation, M.Abdelkader Bensalah et à Evian par le Président Bouteflika, est fort significatif. Faut-il rappeler qu'à la veille de ce sommet du G8 dans son pays, l'ambassadeur de France à Alger avait mis l'accent dans une conférence au forum d'El Moudjahid sur l'importance de la participation algérienne à cette grande rencontre internationale. Il est vrai que depuis quelque temps l'Afrique est décrétée notamment par Paris comme devant être la «priorité de l'action des pays développés», même si l'agenda de ce sommet du G8 semble pourtant très chargé d'autres priorités non moins importantes, avec des discussions sur l'économie mondiale dont la croissance est grippée dans les pays développés eux-mêmes, des divergences occidentales sur la reconstruction de l'Irak, l'imbroglio du Proche-Orient, la recrudescence du terrorisme international, l'environnement et les questions climatiques, la prolifération d'armes de destruction massives, etc. Il reste que pour une fois, le continent africain est vu comme un partenaire dans l'évolution de l'économie mondiale et non comme une simple source de matières premières qu'il faut exploiter et parfois même piller sans aucun scrupule au su et au vu de tout le monde.