Les crédits et aides étrangers sont parfois liés à la clause d'octroi de contrats de réalisation à leurs entreprises respectives. Le décret relatif aux marchés publics va faire l'objet prochainement d'un amendement dans certaines de ses dépositions, a indiqué, hier, le rapporteur de la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation après la présentation du projet de loi de finances 2003 par le ministre des Finances, M.Abdelatif Benachenhou. Citant le ministre des Finances qui s'est réuni récemment avec cette commission, le rapporteur a précisé que les modifications qui vont être apportées à ce décret concerneront la composition des commissions, respectivement nationale, de wilaya et communale chargées des marchés publics. L'amendement touchera également la procédure de publicité et le relèvement du montant plafond des marchés, a-t-il ajouté. Selon le rapporteur, ces dispositions seront prises afin de permettre d'accélérer la conclusion des contrats relatifs aux projets de reconstruction après le séisme du 21 mai 2003. En fait, les marchés publics ont toujours été au centre de la polémique depuis des années. Le concept de marchés de gré à gré, souvent entachés d'irrégularités, a été le principal sujet des débats. Par ailleurs, le ministre des Finances, M.Abdelatif Benachenhou, a apporté des précisions sur la contribution des entreprises étrangères dans le programme de reconstruction après le séisme du 21 mai. Une question qui a fait l'objet d'une conférence de presse animée par le PT, qui a pris une bonne part dans l'intervention de Louisa Hanoune lors des débats à l'APN, notamment sur les destinataires des contrats de réalisation des logements et infrastructures. En effet, les membres des deux Chambres, à l'instar du PT, ont appelé le gouvernement à l'octroi de ces contrats exclusivement aux entreprises nationales qu'elles soient publiques ou privées. A ce sujet, l'argentier du pays a indiqué qu'à partir des réunions entre le gouvernement et les entreprises de réalisation algériennes, il pourra être possible de connaître les capacités de ces dernières pour la prise en charge d'un programme de construction d'une telle ampleur. Cependant, a-t-il avancé, les financements extérieurs promis par les pays en faveur de l'Algérie sous forme de dons financiers, de crédits ou de reconversion de la dette pour le programme de reconstruction «sont parfois liés à la clause d'octroi de contrats de réalisation à leurs entreprises respectives». Sur ce point, il est à rappeler que les gouvernements des pays du G8 ont chargé leur ministre des Finances à élaborer, dans un délai d'un mois au maximum, les formules d'aides financières à l'Algérie pour contribuer au financement du programme de reconstruction. A ce propos, le rapporteur a annoncé que 700 à 800 millions de dollars, sous forme de crédits extérieurs octroyés à l'Algérie, sont attendus au début de l'année 2004. Citant toujours le ministre des Finances, le rapporteur a précisé que le déficit budgétaire qui se chiffre à 334 milliards de dinars sera financé, à partir de ces crédits extérieurs, de l'émission de bons du Trésor ainsi que des formules d'allégement de la dette extérieure algérienne promises par les pays du G8 lors du sommet élargi réuni dernièrement à Evian (France).