Le rapport du département d'Etat américain sous-entend que c'est le cannabis marocain qui «empoisonne» l'Algérie. Le département d´Etat américain salue le gouvernement algérien pour la politique mise en place de lutte contre la dogue. Dans son rapport 2010 sur «la Stratégie internationale de contrôle des stupéfiants» (Incsr), publié jeudi, le département d´Etat a expliqué que l´Algérie, grâce au dispositif législatif, à l´appareil sécuritaire compétent et aux autres mesures qui ont été mises en place, oeuvre activement pour lutter contre ce fléau. Abordant ces mesures, le rapport, qui a examiné les politiques nationales antidrogue de près de 200 pays, a mis en exergue l´augmentation des ressources consacrées à l´éducation, l´interdiction et le traitement de ce phénomène. Les autres mesures citées dans le rapport concernent, notamment, l´augmentation des effectifs chargés de lutter contre la drogue, ainsi que la formation de ces effectifs et l´acquisition d´équipements de lutte des plus modernes. Abordant le dispositif législatif, le département d´Etat a souligné que le gouvernement algérien a élaboré un arsenal juridique «très sévère» pour lutter contre ce fléau. «L´Algérie a des lois sévères contre les actes liés aux drogues illicites, avec des peines allant jusqu´à deux années pour la consommation de la drogue et de 10 à 20 ans pour trafic de drogue et de vente», lit-on dans ce communiqué. A propos de l´appareil sécuritaire, le département d´Etat n´a pas manqué de faire l´éloge des différents services de sécurité chargés de cette mission. «L´Algérie est dotée d´un appareil de sécurité important et compétent, endurci par près de deux décennies de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté. Et d´indiquer que «le gouvernement algérien a enregistré un certain nombre de succès dans ses efforts de lutte contre les narcotiques: les forces de sécurité ont opéré près de 10.000 arrestations et des saisies de 75 tonnes de résine de cannabis, soit le double des saisies de 2008, et des quantités négligeables d´héroïne et de cocaïne». Aux efforts des services de sécurité ainsi que des dispositifs législatifs existants, le rôle que joue l´Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt) a été souligné dans son rapport, dans la mesure, expliquent les Américains, où cet office «coordonne la politique gouvernementale de lutte contre la drogue et élabore des rapports». Il s´agit d´une reconnaissance envers l´établissement dirigé par Abdelmalek Sayeh. Il faut le dire, depuis qu´il a pris en charge cet office, M.Sayeh n´a pas cessé de multiplier les efforts et de mettre en place des études et expertises pour faire face à ce fléau. La reconnaissance américaine témoigne, réellement, du travail effectué par M.Sayeh dans la lutte contre la drogue. S´agissant de la propagation de la consommation de la drogue en Algérie, le département d´Etat américain ne l´a pas jugée inquiétante. Il estime qu´en dépit de la hausse enregistrée ces dernières années, la consommation de drogue «n´est généralement pas un problème important en Algérie», note-t-il. Et de mentionner que les Algériens consomment, généralement, le cannabis, avec une faible «mais croissante consommation de drogues dures comme la cocaïne et l´héroïne». Il est indiqué que «l´Algérie est essentiellement un pays de transit pour les drogues illicites à destination de l´Europe. Le gros de la drogue transitant par l´Algérie se compose de cannabis d´origine marocaine (en particulier le cannabis et résine de haschich) et une quantité croissante de cocaïne sud-américaine et de l´héroïne». «La majeure partie de ces produits est transportée par voie maritime vers l´Europe, le reste passe en contrebande par voie terrestre à destination du Moyen-Orient», conclut le rapport.