Hamrouche et Hadjar feraient-ils front commun? C'est la plus improbable des thèses, mais l'évocation de Hamrouche par l'actuel ambassadeur d'Algérie à Téhéran, a laissé libre cours aux interprétations. Elles convergent toutes vers une seule conclusion: Hamrouche voudrait tirer des dividendes du conflit entre Bouteflika et Benflis en prévision de la présidentielle de 2004. Mais pourquoi Abdelkader Hadjar a-t-il tenu à évoquer la participation des «hamrouchiens» aux opérations d'occupation des mouhafadhate? Est-ce pour obliger ce ténor de la scène politique nationale à sortir de sa réserve? Les deux enfants terribles du FLN n'en finissent pas de faire parler d'eux. Hadjar qui aime tant prendre les devants, ne rate pas une occasion pour faire des déclarations tonitruantes. En revanche, Mouloud Hamrouche, l'ex-Chef du gouvernement et candidat à la présidentielle de 1999, demeure toujours en retrait, dirait-on presque en réserve de la République. C'est comme s'il n'adorait être cité qu'à travers les rumeurs. Rien, ou presque, d'officiel n'a émané de lui depuis son retrait de la course électorale. On a tout de même évoqué une réunion avec ses proches à Biskra, au cours des derniers mois. Etaient-ce des préparatifs pour la campagne de 2004? La nouvelle annoncée par Hadjar au forum d'El-Youm ne serait-elle qu'une réplique de ce qui a été propagé comme information, suggérant que Hamrouche sera encore une fois, candidat à la présidentielle de 2004? «Candidat du FLN» s'entend. Une information qui laisse perplexe. D'autant plus qu'elle intervient au lendemain de l'intronisation de Ali Benflis à la tête de la redoutable machine électorale qu'est le FLN. Ce qui a précédé les déclarations de Hadjar, qui n'en est pas resté là, c'est le fait qu'elle a été étoffée par une mise en garde laissant entendre qu'un putsch, venant de l'Est, se prépare contre Benflis. Sans trop de bruit, encore moins les expéditions vers les mouhafadhate du parti, Hamrouche, qui s'est rebellé depuis des années contre la rigidité des vieux caciques, a toujours su perpétuer son nom sur la scène politique par le choix des événements politiques en saisissant les moments opportuns. Profitant du conflit entre Bouteflika et Benflis et entre ce dernier et les caciques du FLN, Hamrouche ne voudrait-il pas rafler la mise par la neutralisation des deux blocs, Bouteflika-Benflis. Le premier occupé par les chantiers et la question de la reconstruction des zones sinistrées, alors que le second est occupé par ce qui se passe et ce qui se profile comme menaces de Hadjar et des partisans FLN pour un deuxième mandat de Bouteflika. Des menaces prises au sérieux, puisque l'homme, tout en abandonnant sa mission diplomatique, sillonne le pays pour mobiliser les troupes.