L'ex-chef de gouvernement sous Chadli Bendjedid, devrait annoncer son adhésion au FFS lors du congrès du parti prévu les 5, 6 et 7 septembre prochain à Zéralda. L'ère Hocine Aït Ahmed tire à sa fin. Le plus vieux parti de l'opposition est en passe de changer de main. Conjoncture politique oblige. Le parti fait du surplace. Aussi, il faut du sang neuf à la tête du parti pour lui redonner la place qui lui sied dans l'échiquier politique national. L'option Mouloud Hamrouche semble la plus probable pour remplacer Aït Ahmed en proie à la maladie. Dans ce sens, des formulaires ont été distribués aux militants du parti les invitant à donner leur avis sur l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, ses positions et ses capacités. La précision sur cette dernière question confirmerait ainsi que des changements à la tête du parti sont en vue. Les mêmes sources avancent que l'ancien chef de gouvernement accompagnera le charismatique président du FFS lors de sa tournée à travers le pays, programmée pour le début du mois prochain. Les mêmes sources affirment que les deux hommes historiques se rendront ensemble à Ifri Ouzellaguen qui a abrité le Congrès de la Soummam, le 20 Août 1956, pour assister aux festivités célébrant l'événement. Le choix de Mouloud Hamrouche est loin d'être fortuit. Son parcours est des plus édifiants. L'ancien chef de gouvernement sous Chadli Bendjedid est connu pour être un homme très prudent. Il est crédité d'une profonde connaissance du système politique algérien. Il n'a jamais caché d'être «un enfant du système» et d'être quelqu'un ayant de très bons rapports avec la hiérarchie militaire. Le secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, affirmait, récemment, que le parti ne regarde pas seulement vers le passé, «il pense à l'avenir et se veut, dans ce sens, le lieu de rassemblement des forces démocratiques qui se trouvent dans les syndicats autonomes et parmi les personnalités honnêtes et crédibles». Aussi, pour convaincre Mouloud Hamrouche d'être à la tête du FFS, Hocine Aït Ahmed l'aurait invité à assister et même à participer activement au prochain congrès du parti qui aura lieu les 5, 6 et 7 septembre prochain à Zéralda. Ce qui lui donnerait, de facto, un droit de regard sur la nouvelle stratégie que compte adopter le FFS avant d'aborder les prochaines échéances électorales. En outre, les mêmes sources avancent qu'il est fort probable que Mouloud Hamrouche annonce son adhésion au FFS lors du congrès, lui qui a toujours refusé de prendre attache avec un autre parti politique depuis sa démission du FLN. Par cette façon de faire, le FFS permettra à Mouloud Hamrouche de disposer d'une assise politique et des structures du parti dans l'éventualité de présenter son propre candidat à la présidentielle 2009. «L'âge et la santé de Hocine Aït Ahmed ne lui permettent plus de briguer le mandat présidentiel», avancent les mêmes sources comme argument pour justifier l'option Mouloud Hamrouche à la tête du parti. Argument tenant la route quand on sait que leurs analyses politiques convergent sur tous les plans. Les deux hommes ont déjà, en 1999, en compagnie d'Ahmed Taleb Ibrahimi et de Abdallah Djaballah, paraphé ensemble le communiqué dénonçant le parti pris de l'administration en faveur de l'actuel président de la République. En 2004 lors de la présidentielle, Djoudi Mammeri, alors secrétaire national du FFS, laissait déjà entendre que «si coalition il y a, ce serait certainement avec les Hamrouche, Mehri, etc.». Le moment est apparemment venu de passer à l'acte politique.