«Les Français d'origine algérienne sont respectueux de la légalité» «Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, est une peste pour les musulmans.» L´ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour la diversité, explique lors d´un entretien accordé, hier à TSA, les raisons de son limogeage. Selon ce Franco-Algérien, le véritable problème de la France réside dans la crise que traverse le pays. Cette crise concerne, notamment les problèmes de chômage, de logement... il est donc vain de vouloir détourner l´attention de l´opinion publique en lançant des débats contre-productifs, stigmatisant l´Islam. «Le débat sur l´Islam n´est pas tabou mais le débat qui veut faire des musulmans des boucs émissaires, il n´en est pas question», a déclaré Abderrahmane Dahmane. «Nicolas Sarkozy ne peut pas dire un jour, je suis l´ami des musulmans et un autre jour, lancer des débats et les confier à des personnes qui sont de réelles pestes pour les musulmans dont le secrétaire général de l´UMP, Jean-François Copé, ses adjoints et certains de ses partenaires qui sont très proches du Front national» a-t-il annoncé. «Nous n´avons pas soutenu Sarkozy pour qu´il nous mette dans une situation de discrimination et de stigmatisation» a insisté M.Dahmane Dans le but de mettre fin à ce débat qui discrimine et stigmatise les musulmans de France, M.Dahmane a participé à une réunion, vendredi dernier, de l´ensemble des musulmans représentatifs à la Mosquée de Paris. «Pour nous, il s´agissait simplement de mettre fin à ce débat honteux», a précisé M.Dahmane. Malgré sa loyauté envers Sarkozy, Abderrahmane Dahmane a rassemblé des élus de droite, de gauche, du centre ainsi que l´ensemble des associations de banlieue et a dit clairement et nettement que Copé est une peste pour les musulmans. «Copé est une peste pour les musulmans et je continue à le maintenir même si Sarkozy a envie de se séparer d´un homme qui est loyal et fidèle. Mais je suis loyal d´abord à ma communauté. La communauté musulmane», a honorablement précisé M.Dahmane. L´ancien conseiller de Sarkozy a aussi déclaré que «les Français d´origine algérienne sont respectueux de la légalité. Mais ils ne vont pas se laisser faire. Nous n´allons pas prendre le bateau pour partir comme une certaine députée UMP l´a dit à l´Assemblée nationale» A ceux qui considèrent que les musulmans en France ont le droit de raser les murs et de se taire, M.Dahmane dit: «On ne peut pas accepter cette situation. Les musulmans ont une valeur, une bravoure. Il faut qu´on donne une leçon à ces apprentis de la laïcité qui n´ont rien vu venir. Ils n´ont pas vu que le monde arabe est actuellement en pleine ébullition démocratique». M.Dahmane s´est toutefois, attristé que Nicolas Sarkozy ait fait une grosse bourde. «Il a suivi certains de ses conseillers. Il me reproche d´avoir critiqué le débat et d´avoir critiqué son parti. Pour moi, le parti qui est l´équivalent du Front national, je le critique. Je suis un militant associatif» a-t-il expliqué. En réponse à la question de savoir s´il avait l´impression qu´il existait aujourd´hui une volonté du président Sarkozy d´attaquer et d´exclure les musulmans, le défenseur de la diversité et de l´Islam a été très clair: «Bien sûr, a-t-il répondu, notamment à partir du moment où le président maintient un débat qui est rejeté par tout le monde, y compris par Alain Juppé et François Fillon. Nicolas Sarkozy se trompe en cherchant à être réélu en 2012 avec les voix du Front national. Parce que c´est la voie de la diversité qui lui a permis d´être élu en 2007. En 2012, nous ferons barrage au fascisme. On fera barrage au Front national. On fera barrage aux amis du Front national», a poursuivi M.Dahmane. Il a aussi fait savoir qu´il attendait la réaction du président concernant son appel à voter contre l´UMP à toutes les cantonales. «Je ne cherche pas à discuter avec les gens qui s´associent au Front national», a répondu M.Dahmane à la question de savoir s´il avait discuté avec Sarkozy. Entre sa carrière politique et ses principes communautaires, Abderrahmane Dahmane n´a pas hésité à mettre de côté les louanges que lui procurait son poste de conseiller du président français pour la diversité. «Je suis loyal d´abord à ma communauté», avait-il déclaré.