Le sultan Qabous d´Oman a décidé hier de donner des pouvoirs législatifs à l´Assemblée consultative, après des semaines de manifestations pour des réformes politiques sur fond de grogne sociale. Dans un décret publié par l´agence officielle ONA, le sultan a ordonné de donner «les pouvoirs législatifs et ceux de contrôle» de l´action du gouvernement au «Conseil d´Oman». Ce corps est formé d´un Conseil consultatif élu de 83 membres et d´un Conseil d´Etat, une sorte de sénat, de 57 membres désignés. Les deux chambres n´ont qu´un rôle consultatif auprès du gouvernement qui s´occupe de l´exécution de la politique générale définie par le sultan. Dans le même décret, le sultan Qabous a demandé à une commission de présenter dans un délai de 30 jours, un amendement de la Constitution pour permettre de donner les pouvoirs législatifs à l´Assemblée consultative. Par ailleurs, le sultan Qabous a ordonné une forte augmentation des pensions de retraite pour les Omanais qui vont de 50 à 100%, selon Ona. Face aux protestations qui ont commencé le 27 février dans le Sultanat, pays stratégique qui contrôle avec l´Iran le détroit d´Ormuz, le sultan Qabous a procédé le 8 mars à un important remaniement ministériel, écartant notamment des ministres accusés de corruption par les protestataires. Avant le remaniement, il avait annoncé la création de 50.000 emplois, des aides pour les chômeurs et d´autres mesures sociales. Le mécontentement populaire dans ce pays de trois millions d´habitants, dont 20% d´étrangers, ne concerne pas la personne du sultan qui concentre entre ses mains l´essentiel du pouvoir. Le Sultanat a des ressources limitées en pétrole, mais il occupe une situation stratégique à l´embouchure du Golfe, d´où proviennent 20% de l´ensemble du brut qui circule dans le monde.