Les défis qui attendent le monde agricole et rural sont multiples et complexes. Les exportations hors hydrocarbures sont évaluées à 73,87 millions de dollars représentant une quantité de 62 558 tonnes de produits. La plus grande part revient aux produits agricoles alimentaires, qui se chiffrent à 43,63 millions de dollars entre fruits frais et secs (16,5MDUS), huiles et graisses végétales (8,9 MDUS). Alors que les produits non alimentaires sont évalués à 30,24 MDUS entre peaux et cuirs (23,09 MDUS) et produits de pêche (5,7 MDUS). Ces exportations sont orientées vers 46 pays avec une prééminence pour les pays de l'Union européenne qui accaparent 95% (56,6 MDUS des exportations nationales hors hydrocarbures), particulièrement dans l'ordre la France, l'Italie et l'Espagne. Les recettes vers les pays arabes, dont l'UMA, ne dépassent pas actuellement 12,41 MDUS tandis que celles vers les pays d'Asie et d'Amérique latine sont estimées à 4,7 MDUS. Ce qui représente un taux de 0,4 % des exportations globales. Un chiffre en pleine régression puisqu'il était de 15 % des exportations globales entre 1962 et 1972. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a organisé, hier à l'hôtel Mercure d'Alger, un forum sur les perspectives et suggestions visant à impulser le développement des exportations hors hydrocarbures. Dans son allocution d'ouverture M.Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a rappelé que «même si l'année 2002 a été, pour la communauté agricole et rurale, une année d'affermissement des démarches participatives et de consolidation des instruments de soutien mis, à la faveur du Pnda, pour moderniser l'agriculture dans le but d'accroître ses performances et sa compétitivité, il appartient aux investisseurs de se prendre en charge, car le ministère ne doit être qu'un régulateur juridique». Actuellement, les produits exportés par l'Algérie sont constitués d'une large gamme allant des produits et sous-produits animaliers et produits végétaux (dattes, pommes de terre, vins...) alors que le marché international offre plusieurs opportunités. l'Algérie présente un avantage de précocité et de proximité par rapport à ses principaux marchés (Europe) qui lui confère la capacité d'offrir des produits d'arrière-saison et de primeur dans des quantités appréciables. En effet en dépit des mesures mises en place depuis 1996, force est de constater que l'évolution des exportations hors hydrocarbures montre une stagnation qui trouve son origine dans la récurrence de dysfonctionnements et défaillances de divers ordres. Dans cet ordre d'idées, l'attraction des investissements directs étrangers et l'insertion réussie de l'Algérie dans l'économie mondiale restent conditionnées par la levée préalable d'un grand nombre d'obstacles internes à l'exportation dus à l'absence d'une stratégie de développement, des lourdeurs administratives, des réseaux internationaux propres à l'Algérie pour la promotion des produits agricoles. Celle-ci, particulièrement celle des produits agricoles, constitue l'une des priorités du programme du gouvernement afin de diversifier les sources de revenus et d'améliorer l'équilibre de la balance commerciale agricole. D'ailleurs, tous les présents ont axé leurs interventions sur la nécessité de développer les exportations hors hydrocarbures, notamment les produits agricoles du fait que l'Algérie a le double avantage de proposer des produits hors saison et naturellement biologiques qui reviennent à moindre coût.