Selon M. Mohamed Bennini, directeur général d'Algex, “il est le résultat du gonflement, dû à la baisse du dollar alors que nous exportons essentiellement hors hydrocarbures vers la zone euro”. Le développement des exportations hors hydrocarbures reste tributaire de l'effort de mise à niveau des entreprises (management de haut niveau, modernisation de l'outil de production, innovation et création de nouveaux produits, adaptation qualitative et de prix aux exigences des marchés étrangers, respect des délais…), mais aussi de la mise à niveau générale de l'environnement et des institutions d'accompagnement à l'international, ainsi que de l'investissement dans les projets d'exportation dans les secteurs algériens compétitifs et donc générateurs de produits à haute valeur ajoutée. C'est du moins ce que souligne l'Agence nationale de promotion de commerce extérieur dans sa dernière lettre. Dans la structure des exportations algériennes, les hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel de nos ventes à l'étranger durant l'année 2008 avec une part de 97,58% du volume global des exportations et une hausse de 29,76% par rapport à l'année 2007. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours marginales, avec seulement 2,42% du volume global des exportations soit une valeur de 1,89 milliard de dollars. Elles ont enregistré une augmentation de plus de 42% par rapport à l'année 2007. M. Mohamed Bennini, qui est intervenu à différentes occasions sur le sujet, “ce chiffre est assez trompeur, car il est le résultat de gonflement, dû à la baisse du dollar alors que nous exportons essentiellement en hors hydrocarbures vers la zone euro”. Les principaux “produits hors hydrocarbures” exportés, sont constitués essentiellement par le groupe “demi-produits” qui représente une part de 1,67% du volume global des exportations soit l'équivalent de 1,3 milliard de dollars. Le groupe “produits bruts” vient en seconde position avec une part de 0,45% soit 351 millions de dollars suivi par les groupes “biens alimentaires” et “biens d'équipement industriels” avec les parts respectives de 0,16% et 0,10% soit en valeurs absolues respectives 125 et 75 millions de dollars, et enfin le groupe “biens de consommations non alimentaires” avec une part de 0,04%. Les exportations hors hydrocarbures sont dominées par les produits para-chimiques (constitués principalement de dérivés d'hydrocarbures), et sidérurgiques (essentiellement des déchets ferreux et non ferreux, 64%). La part des produits alimentaires, où l'Algérie recèle un grand potentiel et celle des produits manufacturés, reste marginale, d'où la nécessité de les promouvoir. Les exportations algériennes sont constituées presque exclusivement d'hydrocarbures (97,4%). Les produits agricoles, agroalimentaires et de la pêche exportés, en 2008, sont entre autres les eaux minérales et gazéifiées (environ 29 millions de dollars), les dattes (19,7 millions de dollars), les peaux tannées d'ovin (17 millions de dollars), couscous et pâtes alimentaires (10 millions de dollars), crevettes (8 millions de dollars), oignons et échalotes (5 millions de dollars), produits de liège (environ 4 millions de dollars), yogourts (3 millions de dollars), escargots de terre et vin avec 2 millions de dollars et enfin le sel avec environ un million de dollars. M. Bennini a plusieurs fois indiqué que l'Algérie compte environ 400 exportateurs réguliers qui mériteraient d'être encadrés et accompagnés pour promouvoir leurs produits sur les marchés extérieurs. Les multiples entraves bureaucratiques qui freinent le développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie ont été identifiées. Elles sont notamment des aspects liés à la complexité des procédures douanières, du manque de logistique et d'infrastructures portuaires, du foncier industriel et agricole, de l'ouverture de représentations commerciales à l'étranger, de la méconnaissance de la fiscalité à l'export, du financement et de la réglementation des changes ainsi que de l'insuffisance des mécanismes d'aide à l'exportation. Certains opérateurs estiment que l'Algérie recèle beaucoup de possibilités pour développer les exportations hors hydrocarbures, qui restent cependant tributaires de la levée des entraves au développement des exportations et des entreprises. M. R.