Ould Abbès a promis de prendre en charge «le paiement des primes de risque et de contagion, pas plus». Le collectif autonome des médecins résidents algériens, qui a battu le rappel de ses troupes – soit les quelque 6000 résidents recensés – «a démontré, hier, encore fois sa représentativité. Pendant ce temps, la tutelle nous fait la sourde oreille et tient des réunions officieuses», confient hier les délégués du collectif. Les contestataires ont observé un piquet de grève de deux jours à partir d'hier, dans la quasi-totalité des centres hospitalo-universitaires, (CHU) et établissements hospitaliers spécialisés, (EHS) un peu partout à travers le territoire national. «Le taux de suivi du mot d'ordre de grève est estimé à 100% au niveau des hôpitaux de Parnet, Zmirli et Kouba et 95% au CHU Mustapha Pacha», a fait savoir le Dr Aider médecin résident urologue en sa qualité de délégué de l'hôpital Mustapha Pacha. «Hormis ceux exerçant au service des urgences et de la garde, environ 6000 résidents du CHU Mustapha ont répondu favorablement à l'appel du collectif en tenant un sit-in à l'intérieur de l'enceinte hospitalière», a estimé notre interlocuteur. Dans la capitale de l'Ouest, Oran «la majorité des 1300 résidents ont suivi la grève, idem à Blida, Tizi Ouzou, Tlemcen et Sidi Bel Abbès etc où l'appel a eu un écho favorable», a-t-il ajouté. La plate-forme des protestataires compte, notamment quatre principaux points qui sont relatifs à l'abrogation du service civil, la suppression du service national pour tout médecin ayant entamé sa spécialité, obtention des salaires au lieu des indemnités et ce, en rapport avec notre qualification (Bac + 13 et 14) et enfin assurer le transport gratuitement du lieu de résidence jusqu'au site du travail. Concernant l'annulation du service civil, notre interlocuteur explique que «c'est un droit constitutionnel et au remplacement duquel on a proposé des postes budgétaires avec des mesures incitatives, notamment au sud du pays, autrement dit un plateau technique en adéquation avec notre qualification». En outre, les résidents exigent également la révision de leur statut car «si l'actuel statut est calqué sur celui des résidents français il n'en demeure pas moins qu'il a été tronqué de sa substance», précisent les grévistes. Et d'ajouter : «nous réclamons aussi les mêmes indemnités que celles des médecins praticiens, à l'exemple des primes de risque et de contagion». Concernant le côté pédagogique, les résidents revendiquent la suppression des examens intercalaires au cours de la spécialité. Mais aussi le report de l'application du décret du 6 décembre 2010 stipulant l'augmentation d'une année d'étude pour certaines spécialités. S'agissant de l'évolution de leur situation, le même délégué a fait remarquer qu'«en l'absence de contact avec la tutelle, une réunion officieuse dont les discussions n'ont pas abouti, a été tenue récemment avec le secrétaire général du ministère de la Santé». Cette dernière action entamée par les résidents fait suite à deux sit-in organisés au niveau de l'hôpital Mustapha Pacha et un rassemblement devant le siège du département de l'enseignement supérieur. Interrogé hier, sur la grève des résidents, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Ould Abbès a déclaré que «son département prendra en charge le paiement des primes de risque et de contagion quant au reste, cela relève du département de Harraoubia».