Photo : Riad Par Karima Mokrani Il y a de fortes chances que les résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie reprennent du service à partir de samedi ou de dimanche prochains. Peut-être même avant. Et pour cause ! «Nous sommes très heureux qu'il y ait un dialogue entre nous et le ministère de la Santé. Le dialogue est lancé», affirme le Dr Benhabib, représentant du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), à l'issue d'une réunion avec le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, et ses collaborateurs, tenue hier au siège du ministère. Une réunion officielle, comme le souhaitaient et l'exigeaient les résidents, sanctionnée par des recommandations consignées dans des P-V. Le Dr Benhabib rapporte que le ministre Djamel Ould Abbès n'est arrivé à la réunion qu'une fois celle-ci presque terminée. Toutefois, poursuit-il, «le ministre a fait montre de disponibilité et d'engagement à prendre en charge toutes nos revendications». C'est donc le secrétaire général du ministère qui a animé cette réunion, en présence d'autres cadres et des directeurs des CHU et autres établissements où exercent les résidents. 22 délégués des résidents y étaient présents pour transmettre les doléances de leurs camarades. La recommandation principale porte sur la mise en place de trois commissions chargées de l'examen des revendications soulevées, rapporte encore le Dr Benhabib. La première est chargée de statuer sur la demande d'abrogation de l'obligation du service civil, la deuxième concerne le statut du résident et la troisième a trait au volet pédagogique, c'est-à-dire la formation du résident. Ces trois commissions seront installées dans un avenir très proche, a assuré le ministre Djamel Ould Abbès. Concernant la question relative au service militaire, les représentants du ministère ont rappelé la signature d'un décret présidentiel portant sur la dispense pour les Algériens de plus de 30 ans. Sans autres précisions. Les résidents participant à la rencontre d'hier ne sont pas tout à fait satisfaits des conclusions, mais estiment que c'est déjà là un pas vers la résolution de tous les problèmes. Encore une fois, le Dr Benhabib affirme : «L'essentiel, c'est que le débat est lancé.» Concernant les suites à donner à la grève illimitée, le représentant du Collectif autonome des médecins résidents algériens ne répond ni par le gel du mouvement ni par sa poursuite. «Nous allons organiser des assemblées générales au niveau de tous les CHU et les facultés de médecine à travers le pays. Nous raconterons en détail aux résidents ce qui s'est passé lors de la réunion et nous débattrons ensemble des recommandations et des engagements du ministre. Si les résidents jugent nécessaire de geler la grève, nous la gèlerons. En revanche, s'ils considèrent que ce qui est sorti de cette réunion est insuffisant, nous poursuivrons notre grève. Notre décision sera prise ces jours-ci», affirme encore notre interlocuteur. Si l'on en juge toutefois par la réaction à chaud de nombreux résidents, hier à Alger, on peut dire que la tendance générale est à la reprise du travail. Soit un gel de la grève et non pas son arrêt. Pour rappel, environ 8 000 résidents sont en grève illimitée depuis lundi dernier. Un débrayage de trois jours et des sit-in dans les CHU et les facultés de médecine à travers le pays avaient précédé cette action radicale. Les résidents s'étant particulièrement élevés contre l'absence de dialogue avec la tutelle. Depuis le début du mouvement contestataire, devrions-nous souligner, les résidents à travers le pays ont agi dans un cadre bien organisé, suscitant l'intérêt et le soutien du corps professoral, des syndicats de la santé et même de simples citoyens. C'est surtout cette adhésion citoyenne et celle du corps professoral qui ont donné plus de force et de crédibilité à leur mouvement.