Les deux camps se combattaient à l'arme lourde ces deux derniers jours Le conflit a changé de dimension avec l'entrée en scène lundi soir de l'ONU et de la France, dont les hélicoptères ont frappé des camps militaires et des batteries situées à la résidence et au Palais présidentiel. Le régime de Laurent Gbagbo, président ivoirien sortant, vivait ses dernières heures hier: sa résidence d´Abidjan était attaquée par les combattants de son rival Alassane Ouattara et le chef de son armée a affirmé avoir «arrêté les combats» et demandé un cessez-le-feu. Cependant, le conflit a changé de dimension avec l´entrée en scène lundi soir des Nations unies et de la France, dont les hélicoptères ont frappé des camps militaires et des batteries situées à la résidence et au Palais présidentiel. Le seul objectif des opérations militaires de la France en Côte d´Ivoire est d´aider l´Onuci à «neutraliser les armes lourdes détenues par les forces» de Laurent Gbagbo, a assuré le ministère français des Affaires étrangères. «L´intervention de la France se terminera dès lors que la mission de l´Onuci sera remplie», selon le ministère. «Un seul objectif: aider l´Onuci à neutraliser les armes lourdes détenues par les forces de Gbagbo». Toutefois cette intervention militaire française en Côte d´Ivoire à soulevé des réserves parmi des pays africains et, notamment du président en exercice de l´Union africaine. Hier, les observateurs s´attendaient à l´imminence d´une reddition de M.Gbagbo, qui selon l´ONU se trouve actuellement «retranché» dans un bunker de sa résidence à Abidjan, a été confirmée à Paris par le chef de la diplomatie française Alain Juppé, qui a déclaré hier être «au courant» de négociations en vue du départ d´un homme qui se sera accroché jusqu´au bout au pouvoir. Le Premier ministre français François Fillon a déclaré que «deux généraux proches de l´ancien président» ivoirien Laurent Gbagbo étaient actuellement «en train de négocier les conditions d´une reddition». La France est à «deux doigts» de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d´Ivoire, selon M.Juppé. «Nous sommes aujourd´hui je l´espère à deux doigts de convaincre M. Gbagbo de quitter le pouvoir et de laisser Alassane Ouattara l´exercer», a déclaré le ministre français à l´Assemblée nationale. De son côté, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé que tout peut se dénouer désormais «dans les quelques heures qui viennent». «L´usage de la force n´est pas raisonnable. C´est l´illustration qui a été faite par l´Onuci (la mission de l´ONU en Côte d´Ivoire) et qui doit convaincre Laurent Gbagbo et surtout ses amis qu´il faut accepter une décision qui est celle du suffrage universel reconnu par le système international», a-t-il ajouté. M.Longuet a par ailleurs, souligné que «la France a joué un rôle d´appoint utile (...) pour empêcher une tragédie» en Côte d´Ivoire. Après des jours de combats à l´arme lourde qui ont fait des «dizaines de morts» selon l´ONU, les derniers bastions de M.Gbagbo étaient en passe de céder devant l´«assaut final» des forces de M.Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, au lendemain de frappes de la France et de l´ONU. L´issue de la bataille d´Abidjan devait signer l´épilogue d´une meurtrière crise post-électorale qui, en plus de quatre mois, a dégénéré en quasi-guerre civile. «Le président Gbagbo est dans sa résidence avec sa famille, dont son épouse, des membres de son gouvernement et de son cabinet. La résidence est en train d´être attaquée», a annoncé son ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé, qui s´était rendu chez l´ambassadeur de France. Le ministre a dit être venu «à la demande du président Gbagbo négocier un cessez-le-feu», huit jours après une offensive éclair des forces pro-Ouattara venues du nord sur le sud du pays et Abidjan. Le chef d´état-major de l´armée loyale à M.Gbagbo, le général Philippe Mangou, a peu après déclaré que ses troupes avaient «demandé au général commandant l´Onuci (mission onusienne) un cessez-le-feu». «Nous avons arrêté les combats», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole de l´Onuci Hamadoun Touré, Laurent Gbagbo était «retranché avec une poignée de fidèles» dans un «bunker» dans sa résidence à Abidjan.